1) Chrétiens, donc disciples et missionnaires.
L’évangile de dimanche dernier nous a appelés à être des vrais disciples du Christ en faisant le choix de Dieu, en mettant la suite du Christ au dessus de tout. C’est notre état de baptisé qui donne sens à nos affections, à nos relations amicales, à notre travail. L’évangile de ce dimanche nous invite à vivre la mission en Église. Nous ne sommes pas les seuls envoyés. Nous sommes nombreux à recevoir la même mission parce que nous sommes un peuple de baptisés, parce que dans Jerusalem nous serons consolés, comme nous le promet Isaïe.
Aujourd’hui, l’évangile nous envoie en mission. Nous sommes invités à vivre en communion avec notre Seigneur, une communion itinérante sur les routes du monde, aux carrefours de nos societes, vers les aréopages plus ou moins accueillants… pour guérir, pour être des porteurs de paix. Nous sommes tous appelés à être des missionnaires pour porter la Bonne nouvelle de la présence de Dieu qui s’est fait un de nous pour nous faire comme Lui, riche en miséricorde. La miséricorde de Dieu arrive aux hommes à travers le témoignage de ceux qui l’ont connue et expérimentée dans leur propre personne.
Notre mission varie selon le mandat que l’Eglise nous donne en tenant compte de nos charismes, des besoins de la mission qui changent selon les sociétés dans lesquelles nous vivons. Il s’agit de présenter à nos contemporains notre Seigneur qui nous montre le chemin du royaume, qui nous conduit vers le Père.
2) Missionnaires pour la rencontre
l’Evangéliste Luc nous montre le Christ qui est un pèlerin, pas seulement un voyageur, parce que pour Lui, le chemin n’est pas seulement un moyen pour arriver à une destination, mais une façon d’être, de vivre. Nous sommes des pèlerins sur la terre parce que nous cherchons la consolation de la Jérusalem céleste dont nous parle le prophète Isaïe. Le Chrétien est un voyageur qui devient pèlerin à la suite et avec le Christ qui est le chemin, la vérité et la vie.
Le pape François nous invite à vivre la joie de l’évangile sur ce chemin de la vie. Comme Isaïe nous le dit, nous serons dans l’allégresse, nous qui pleurions. Nous sommes les gens du chemin, de la voie. L’évangile n’utilise pas le mot religion, il nous dit que nous, disciples du Christ, nous sommes ceux de la voie (Actes 9,2). Nous sommes ceux qui suivent le Christ. Saint Paul dans la lettre aux Galates nous rappelle que ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis, c’est d’être une création nouvelle. Nous pouvons comprendre cela aujourd’hui : ce qui compte, ce n’est pas d’etre un juif ou un païen converti, un musulman, un bouddhiste ou un hindou converti. Ce qui compte, ce n’est pas d’être un P.D.G. ou un ouvrier, de droite ou de gauche, ce qui compte, c’est de rester l’homme nouveau que nous sommes devenus par la grâce de notre baptême ! Pour le rester, il faut prendre le chemin de la croix , c’est-à-dire le chemin de la vie, de la rencontre, du partage, de la solidarité, des défis à relever, des débats du temps présent. Il faut se mettre en route sans s’encombrer de choses inutiles qui alourdissent la marche, occupent inutilement l’esprit, nous font perdre du temps. Le Seigneur nous prévient, il nous envoie comme des agneaux au milieu des loups ; ne soyons pas surpris et ne nous laissons pas décourager par les difficultés et les obstacles. Ce chemin, c’est celui sur le bord duquel les hommes attendent, cherchent l’amour de Dieu dont les baptisés sont les porteurs à condition, à la suite de Paul, de mettre leur fierté dans la croix du Christ. C’est la croix du Christ qui dirige vers Jérusalem la paix comme un fleuve et comme un torrent qui déborde, la gloire des nations parce que la paix est le fruit de la vérité.