Homélie du dimanche 8 mai 2022, 4ème de Pâques, abbé THEBAUT

renoncer à l’utopie

« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
    Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
 

Economiquement parlant,  le Seigneur est un pasteur lamentable car en pratique, si un pasteur élève des brebis c’est pour les exploiter et finalement les tuer pour la viande… Sans cette finalité, il n’existerait pas d’élevage, ni troupeau ni berger.

Mais avec Dieu, les valeurs sont comme inversées.
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Les juifs qui attendaient le messie ne l’ont globalement pas accueilli à la différence des païens.
C’est par l’échec humain de sa mort sur une croix que Jésus vainc la mort et nous sauve.
Mt 20.16  les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers.”  
Lc1 52] Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles, [53] Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.  

Certes, cette révolution des valeurs n’a pas eu lieu concrètement, économiquement ; bien plus, bien pire, les riches sont de plus en plus riches et peut-être les pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux…
Jn18.36 Jésus répondit : “Mon royaume n’est pas de ce monde  

De même que la vie éternelle que Jésus nous donne n’est pas la continuation sans fin de notre existence charnelle actuelle, De même la vision idyllique de l’Apocalypse
Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif,
ni le soleil ni la chaleur ne les accablera,

n’est pas une réalité mondaine mais une métaphore de la vie céleste.
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Les tentatives d’application terrestre économique et politique du Royaume de Dieu, qu’elles soient théocratiques, laïques ou athées, n’ont jamais fonctionné.  
Vivre l’utopie c’est mourir en dystopie.
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Quand les Juifs virent les foules, ils s’enflammèrent de jalousie ;
ils contredisaient les paroles de Paul et l’injuriaient.
 

Les temps ayant changés, on pourrait rêver sinon de vivre dans un monde parfait du moins de vivre parfaitement en harmonie entre chrétiens.
Malheureusement, comme aucun de nous n’est parfait, aucune de nos communautés chrétiennes ne sauraient l’être non plus. 1Jn1 Si nous disons : “Nous n’avons pas de péché”, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous.
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Nous prions ce dimanche pour les vocations, tout spécialement les vocations dites particulières, celles de prêtres, religieux, religieuses…  Mais accepter de donner sa vie ainsi au Christ nécessite non seulement de renoncer à la communauté parfaite (de même que pour se marier il faut renoncer au conjoint parfait)  mais aussi et surtout et d’abord nécessite de renoncer à être le prêtre, le religieux, la religieuse idéale (idem d’ailleurs dans le mariage).
Cela ne veut pas dire renoncer à s’améliorer, bien au contraire, puisque seul ce qui est imparfait est perfectible mais il nous faut accepter que la perfection, y compris la nôtre, ne soit pas de ce monde.
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Ceux-là viennent de la grande épreuve ;
ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.
 
La laine des moutons et autres caprins n’est véritablement blanche qu’après traitements.
Qu’à travers les bons et mauvais traitements de la vie, l’Esprit Saint nous prépare chaque jour à revêtir au ciel la toison blanche de notre salut !