homélie du 3ème dimanche de Pâques, 1 mai 2022, abbé THEBAUT

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« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment,:
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »

« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? »
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »

« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »
 

Que signifie donc cet échange ?  
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Par 3 fois, Jésus demande à Simon si celui-ci l’aime.
Et par 3 fois celui-ci lui redit son amour tout en étant peiné de ce que Jésus éprouve ainsi le besoin de réitérer 2 fois sa question.  
Simon-Pierre ressent durement cet interrogatoire :
soit qu’il lui rappelle son triple reniement passé
soit qu’il semble exprimer un doute de Jésus quant à sa réponse présente.  

Quoi qu’il en soit, cette épreuve le transforme, change sa personnalité, modifie qui il est.
On en trouve comme une preuve dans l’usage de son/ses prénoms.   J
n1.42  Jésus le regarda et dit : “Tu es Simon, le fils de Jean ; tu t’appelleras Céphas” – ce qui veut dire Pierre.  

Cependant, maintenant, pour la 1ère fois et par3 fois, Jésus l’appelle simplement Simon, comme avant son appel déjà au bord du lac, comme si cette élection n’avait pas eu lieu.
En fait, Jésus le remet devant ses propres choix et l’invite à nouveau à le choisir, à le choisir vraiment.  

Selon l’évangéliste, à la 3ème interrogation de Jésus, ce n’est plus Simon-Pierre qui répond mais enfin Pierre, seulement Pierre, enfin Pierre.  

Alors, et alors seulement, Jésus peut enfin lui dire « Suis-moi », appel dont en réalité Simon n’avait pas bénéficié lors de se 1ère rencontre avec Jésus au bord du lac selon Jn.  
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Il peut arriver de même que l’on vive avec quelqu’un sans l’avoir véritablement tous les 2, véritablement choisi et librement décidé un jour. La prise de conscience peut en être pénible.   
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« m’aimes tu vraiment ? » avgapa/|j me
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »   filw/ se
Une 2ème Jésus lui dit   avgapa/|j me
Une 2ème fois il lui répond      filw/ se  
Alors la 3ème fois Jésus lui demande simplement     filei/j me
Et Pierre de lui répondre encore      filw/ se

Jésus appelle à un amour divin, transcendant, absolu, l’amour agaph
Pierre en est incapable. Son amour n’est qu’humain, terre à terre, filae  

Il n’y a qu’au ciel, lorsque Dieu nous aura rendu semblables à Lui que nous serons véritablement en capacité d’aimer vraiment comme il nous aime.  
Jésus insiste certes mais finalement il se contente de ce que Pierre peut lui donner et abaisse ses exigences, descend à son niveau. Il descend à notre niveau pour nous faire monter un jour au sien.  

Dieu, qui attend de nous ce qu’il y a de plus beau, de plus grand, lui qui nous veut semblables à lui, nous aime et nous accepte déjà dans notre imperfection, tels que nous sommes, avec ce que nous sommes pour le moment en capacité de lui donner.
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Ps 50 Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; * tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.  
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De même que la triple question de l’amour nous est posée à chacun,
de même la triple déclaration de Jésus :
« Sois le berger de mes agneaux. »
« Sois le pasteur de mes brebis. »
« Sois le berger de mes brebis.
 

Nous avons tous, de manière différenciée dans l’unique Esprit, à être les uns pour les autres la présence réelle du seul bon pasteur qu’est Jésus.