Homélies du dimanche 10 avril 2022
1er Evangile
Jésus entre dans Jérusalem sous les vivats de la foule.
Ce soir, demain, les supporteurs de 2 candidats exulteront et les porteront aux nues ; dans 15 jours, l’un ou l’une des 2 entrera à l’Elysée sous les acclamations…
Gloire et exultations éphémères.
N’en doutons pas, l’état de grâce du vainqueur, si état de grâce il y a, ne durera pas longtemps et les mêmes qui l’auront élu, le ou la haïront sans doute bientôt car lorsqu’on veut faire d’un mortel un sauveur, on n’hérite que d’une idole creuse et vide comparée aux attentes et cela indépendamment des qualités ou défauts de l’élu en question.
Jésus a refusé d’endosser ce rôle, refusé d’être institué roi. Mais la foule l’a acclamé comme tel et cela a suffit pour engendrer finalement en eux déception et haine.
Le pouvoir et la gloire, qu’ils soient réels ou rêvés, détruisent fatalement à la fois ceux qui les assument et ceux qui y croient.
Prions pour ceux qui acceptent le pouvoir et pour ceux qui le donnent… que nous ayons l’humilité de ne croire qu’en Dieu, le seul vrai Roi.
2nd Evangile
Jésus est revêtu des ornements royaux : couronne, manteau de pourpre, sceptre… ce n’est qu’un mascarade. Il n’est qu’un roi de carnaval que l’on brûle à la fin du défilé.
Hérode est officiellement le roi. Mais c’est Rome que l’a nommé, Rome qui l’a fait et pourrait le défaire. Il n’est qu’un homme de paille de l’empereur romain.
Pilate représente Rome et l’empereur. Il a tout pouvoir pour gérer, contrôler, exploiter la province pour le compte de Rome : il a les coudées franches, les mains libres pour agir à sa guise. Mais en réalité, son pouvoir militaire ne vaut que tant que les habitants du pays envahi l’acceptent. Pilate doit en réalité obéir à l’opinion publique, suivre la foule et ses cris : lorsqu’il s’en lave les mains, il avoue avoir les mains liées par la foule.
La foule, le peuple croit exercer par ses vociférations le vrai pouvoir. Il n’est que manipulé par les riches et les puissants.
Quant à ces oligarques, ils croient diriger le monde mais ne savent pas ce qu’ils font.
« Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font »…
En cela réside peut-être le vrai pouvoir, le pouvoir ultime et absolu, celui de pardonner.
Le pardon est une grâce, un don de la royale majesté divine.
Prince Jésus, qui sur tous a maîtrie,
Garde qu’Enfer n’ait de nous seignerie :
A lui n’ayons que faire ni que soudtre.
Hommes, ici n’a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
ballade des pendus de François VILLON