Aimez vos ennemis
| Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, Il me semble, frères et sœurs, que ce commandement de Jésus est à la fois le plus difficile et le plus caractéristique de notre foi chrétienne. ****************** |
| Commençons par reconnaître avec Jésus que nous pouvons avoir des ennemis au sens de personnes qui nous haïssent et non pas bien sûr de personnes que nous nous haïrions. S’agissant de notre vie de foi, avoir des ennemis serait même comme un critère d’authenticité : Jn15 [18] Si le monde vous hait, sachez que moi, il m’a pris en haine avant vous. [.] [20] Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront ; D’où peut-être l’Evangile de dimanche dernier Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent [.] à cause du Fils de l’homme. ————- |
| Il s’agit bien sûr d’être haïs pour la bonne cause, pour Jésus, et non à cause de nos égarements et péchés. Qu’on nous haïsse comme chrétiens soit mais pas suite à des comportements indignes de notre foi. ******************* |
| Toujours est-il qu’haïs « à cause du fils de l’homme », nous devons cependant « aimez nos ennemis ». Il peut être facile de dire que l’on aime nos ennemis, les ennemis de la foi, quand ceux-ci sont loin et que cela ne nous engage pas à grand-chose : n’ayant pas à subir directement la haine des talibbans je peux aisément prétendre les aimer au nom de Dieu. C’est sans doute plus difficile à dire quand on subit cette haine et les persécutions personnellement. Cependant, même alors, le dire ne suffit pas, il faut réussir à le vivre. Non seulement en s’abstenant de faire du mal à nos ennemis alors même que l’occasion se présente comme pour David à l’encontre du roi Saül dans le 1ère lecture : forme passive de l’amour de l’ennemi ; Mais bien plus encore, nous dit Jésus, de manière active : « faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. C’est là la différence fondamentale entre la règle d’or du judaïsme exprimée en Tobie 4, 15 Ne fais à personne ce que tu n’aimerais pas subir. et le génie du christianisme Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Pour Jésus, l’amour véritable de l’ennemi n’est ni un simple bon sentiment théorique, ni même dans l’omission à lui faire du mal mais est un service concret des ennemis. —————- |
| C’est pour le salut des pécheurs que Jésus a offert sa vie sur la Croix. *************** |
| Dieu est amour. Lui seul est l’amour de qui vient tout amour vrai. Que par son Esprit Saint, il nous donne d’aimer jusqu’à nos ennemis de l’amour dont il nous aime, de l’amour dont ils les aiment en dépit de tout. Et surtout, que par son Esprit Saint, Il nous donne à nous chrétiens, par-delà nos légitimes divergences et antagonismes, de nous aimer les uns les autres. |