Homélie du dimanche 18 juillet 2021, 16ème TO B, abbé THEBAUT

saint vs sacré

il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ;
              il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse.
 

La loi de Moïse et les nombreux commandements afférents séparaient les juifs des non-juifs, dressaient comme un mur entre eux.
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Les juifs sont le peuple élu par Dieu pour être dans le monde son peuple, les témoins de sa sainteté, saints comme lui Dieu est Saint.  

Lv 19.1-2 [1] Le SEIGNEUR adressa la parole à Moïse : [2] ” Parle à toute la communauté des fils d’Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car je suis saint, moi, le SEIGNEUR, votre Dieu.  

Pour préserver ou pour le moins favoriser la sainteté du peuple élu, il convenait de le préserver de ce qui est impur par nature, en particulier de le séparer des autres, les goyim.
De fait, les mariages mixtes ont été interdits tandis que la mise en place des règles alimentaires strictes et contraignantes de la cacherout rendaient pratiquement impossible de partager un simple repas avec un païen.  

D’un côté, pour des questions de pureté rituelle, les juifs ne souhaitaient pas fréquenter les non-juifs ou goyim
et de l’autre côté, ceux-ci, n’appréciant guère d’être traités d’impurs, en sont venus aussi à rejeter les juifs…
ainsi sont apparus  les ghettos: juifs et non-juifs séparés par « le mur de la haine ».
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Ce mur a certes été détruit par Jésus entre juifs devenus chrétiens et les païens.
Mais il perdure toujours entre les juifs orthodoxes et le reste du monde jusqu’à entrainer parfois une haine envers tous les juifs comme ce fut le cas des nazis…
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La vocation à la sainteté des juifs les a mis à l’écart, les a séparés des autres.
<=> Passage de la sainteté à la sacralité  

Ce mélange entre sainteté et sacralité est profondément inscrit dans toute mentalité religieuse :
– on construit des temples et des sanctuaires au sein des temples où placer la divinité : créant ainsi artificiellement un monde profane, impur, sans Dieu
– on sépare les prêtres du communs des mortels : rites d’initiations, célibats, uniformes etc. : enfermant ainsi de simples humains dans une sainteté qui se voudrait perfection.

On crée ainsi encore et toujours des « murs », « des murs » parfois « de haine » entre les hommes…  

Or précisément, Jésus détruit toute sacralisation de la sainteté !
En Lui, le Dieu unique et 3 fois saints, a supprimé toute séparation avec les humains : il s’est fait l’un d’entre nous. Dieu n’est plus séparé au ciel ou dans un quelconque naos : par le don de sa vie, Jésus a déchiré le rideau de séparation du Temple.
Mc 15,37-38 poussant un grand cri, Jésus expira.Et le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas.  

Il n’y a plus le sacré et le profane, il n’y a plus le pur et l’impur, il ne reste que l’amour.    

par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine.  
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Nos églises ne sont pas des temples : elles ne renferment pas Dieu et ne nous séparent pas du reste du monde. La sainteté n’est plus sacralité. La sainteté est pour tous car tous
He 10.10 nous avons été sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes.
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  Il faut parfois désacraliser les choses pour mieux les sanctifier.  

En 1959, le saint pape Jean XXIII  déclara “Je veux ouvrir largement les portes de l’Église, afin que nous puissions voir ce qui se passe à l’extérieur, et que le monde puisse voir ce qui se passe à l’intérieur de l’Église”. Le Concile Vatican II était lancé.