Le Père Alphonse ainsi que 2 membres de l’équipe pastorale, Yvette et Pierre-Yves ont participé à la journée diocésaine de rentrée pastorale à l’abbaye de Sablonceaux le lundi 6 septembre. Un moment de partage et réflexions spirituelles autour du thème “qu’est-ce que l’annonce du Christ ?”.
Extrait d l’homélie de Monseigneur Georges Colomb :
“Nous sommes le peuple que Dieu rassemble non pas à cause de ses mérites ou pour le mettre à l’abri d’un péril quelconque, mais pour nous mettre, à la suite du Christ et en son nom au service de l’Eglise et de l’annonce du Royaume. C’est parce que nous croyons que le Christ se tient vivant au milieu de nous que nous sommes capables de nous mettre en route, en son nom et au service de nos frères.
Ce Christ, nous l’annonçons
Le pape François nous aide à comprendre ce qu’est la véritable annonce du Christ à partir de ce qu’elle n’est pas. Annoncer le Christ « ce n’est pas un travail de publiciste. Ce n’est pas faire la publicité d’une personne très bonne qui a fait du bien, qui a guéri tant de gens, qui nous a enseigné de belles choses. Non, ce n’est pas de la publicité, ni du prosélytisme. Si quelqu’un va parler de Jésus Christ en faisant du prosélytisme, c’est un travail de prédicateur, conduit par la logique du marketing.
Qu’est-ce que l’annonce du Christ ? Ce n’est ni du prosélytisme, ni de la publicité, ni du marketing, cela va au-delà. Avant tout, il faut être envoyé. Envoyé en mission, c’est, pour le saint père, ne pas hésiter à mettre sa vie en jeu, son temps, ses intérêts, en ne nous payant pas de mots, mais en mettant en pratique ce que nous professons.
Le témoignage, c’est bien cela, la « cohérence entre la parole et la propre vie », nous dit encore le pape. Cette cohérence nous la vivrons selon notre vocation propre, là où nous sommes envoyés. Nous la vivrons au grand jour, dans l’annonce explicite, lorsque le pays où nous vivons le permet, nous la vivrons aussi de manière plus cachée parfois, mais sans abandonner cette exigence de cohérence qui est signe de notre liberté profonde d’enfants de Dieu.
La liberté du disciple missionnaire
C’est la liberté de l’esprit qui est visible ce jour de sabbat à la synagogue pour enseigner. Fils de l’homme, Jésus est aussi Fils de Dieu. Les scribes et les pharisiens ne s’y trompent pas, il est libre de s’affranchir des prescriptions de la Loi. Cette liberté, il nous en a fait don afin que, partout où nous passons, nous soyons en mesure d’annoncer la Bonne nouvelle, cette Bonne nouvelle qui porte avec elle la guérison de toutes nos peines, de nos maladies, de la mort.
Dieu nous laisse libre d’inventer les chemins, non pas pour faire n’importe quoi ou pour faire de nous-mêmes et de l’image que nous avons de Dieu une fin en soi. Dieu nous a fait libres pour que nous nous montrions créatifs, disponibles au souffle de l’Esprit, pour que nous n’enterrions pas nos talents mais que nous les fassions fructifier, toujours au service du prochain, pour donner la vie, pour guérir les corps et les cœurs. Les scribes et les pharisiens s’étaient approprié Dieu. Ils projetaient sur lui leur vision de la Loi, de la vie, du bien et du mal, ils faisaient porter aux hommes de leur temps un fardeau qu’eux-mêmes ne pouvaient soulever.
Dieu, par Jésus, vient en personne reprendre la liberté qui lui a été volée. Cette liberté, c’est vous qui en êtes les dépositaires aujourd’hui. C’est par votre parole, par vos mains, que Dieu veut se rendre présent. Prenons garde de ne pas le défigurer, de ne pas, à notre tour, nous l’approprier, l’instrumentaliser, le réduire à l’impuissance. Notre annonce de l’Evangile sera d’autant plus vraie et forte que nous serons capables de professer la foi du psalmiste « Je n’ai mon repos qu’en Dieu seul. Comptez sur lui en tout temps, vous le peuple, devant lui épanchez votre cœur ».