ÉGLISE ST PIERRE AUX LIENS DE MARSILLY
Le prieuré Saint-Pierre dépendait de la puissante abbaye de Saint-Michel«en-l’Herm. L’église paraît avoir été entièrement reconstruite à la fin du XIVe siècle et au début du suivant. Elle fut détruite pendant les guerres de Religion, à l’exception de son clocher fortifié et d’une partie du mur du chevet. Relevée sous une forme très sommaire au début du XVIIe siècle, l’unique nef demeura longtemps entourée des ruines des anciens vaisseaux gothiques. On note ainsi, en 1652, que« l’église est bastie dans l’enceinte des murailles de l’ancienne église et beaucoup moidre, ce qui est aisé à juger la pluspart des murailles de l’ancienne église étant encore debout (…). Il y a grande quantité de pierres provenant des démolitions de ladite église et particulièrement des voûtes d’icelle qui estoient belles et grandes. ›› Le plan cadastral de 1811 comporte encore l’édifice à trois nefs de cinq travées rythmées de contreforts saillants. En 1846 : « son encaissement dans l’ancien édifice et par suite sa grande humidité nécessiterait de grandes réparations. Finalement, les ruines de l’ancienne église disparurent dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le clocher-porche se présente comme un massif quadrangulaire haut de vingt-trois mètres. Le rez-de-chaussée, qui ouvre par un portail assez sec, est couvert d’une voûte d’ogives haute de douze mètres. Le passage, aussi voûté d’ogives, établi dans l’énorme muraille orientale de la tour, a ses parois latérales creusées d’élégantes niches trilobées surmontées de gables aux rampants chargés de feuillage frisé et s’achevant par des fleurons ou des anges. Malgré leurs mutilations, les quatre figures d’anges aux ailes déployées sont de belle qualité. Les hanchements en sont assez prononcés et les étoffes blousent à la taille pour retomber en plis tourmentés, bien dans l’esprit du XIVe siècle. L’étage est couvert d’une voûte de plan octogonal. Le passage à l’octogone s’effectue à l’aide de quatre trompes aux assises établies en encorbellement les unes sur les autres. Au-dessus, il ne subsiste plus que les amorces d’une lanterne octogonale cantonnée des départs de quatre clochetons d’angles. Le couronnement prévu paraît avoir été une flèche qui ne fut sans doute jamais achevée. De l’angle nord-est de la plate-forme part un escalier très pentu qui permet de gagner une échauguette établie à l’angle de l’ancien collatéral nord, et qui se prolongeait probablement par un chemin de ronde. De là, un passage établi sur l’épaisseur du mur permettait de gagner les défenses du mur sud. L’église détruite comprenait trois vaisseaux : une nef centrale, haute de quinze mètres sous voûte, et deux collatéraux de neuf mètres. Les formerets de la grande nef et du collatéral nord subsistent au revers du clocher. Trente-quatre mètres plus à l’est, une partie de l’ancien mur oriental médiéval sert encore de chevet au pauvre édifice relevé au XVIIe siècle.
Mobilier : On notait « un tabernacle tout neuf et tout doré ›› en 1752. Une grande boiserie formant retable, du début du XIX siècle, occupe tout le fond de l’église. Les vitraux visibles actuellement mis en place entre 1883et 1887 sont de Louis Victor GESTA.