Prions pour que l’Esprit nous aide à reconnaître les divers charismes dans la communauté chrétienne et à découvrir la richesse des différentes traditions rituelles au sein de l’Église catholique.
Pape François, janvier 2024
La diversité dans l’Église, don de l’Esprit saint
Depuis sa fondation, l’Église catholique voit naître en son sein des initiatives pour répondre aux besoins du monde en termes de charité, de santé, de formation, d’annonce de l’Évangile. Aujourd’hui les accents vont à la justice, l’écologie, la paix, l’accueil des migrants, au bien vivre ensemble ; et dans la mouvance du dernier synode, à la participation et à la responsabilité plus grande du peuple de Dieu, hommes et femmes, dans l’Église. Ces attentions sont en lien profond avec le cœur de la foi qui se célèbre dans diverses traditions rituelles qui ont pris forme localement au cours de l’Histoire.
L’Église accueille et authentifie ces « charismes », dons renouvelés de l’Esprit pour sa croissance et une meilleure présence au monde. Leur diversité construit son corps dont le Christ est la tête et l’unité une caractéristique majeure. Les charismes sont portés par des personnes, des congrégations, des communautés, et reconnus dans les paroisses, les diocèses, l’Église. Cette reconnaissance traverse des épreuves. Elle peut tarder à venir, subir des contradictions. Il n’y a pas à s’en étonner. L’Église est constituée de disciples du Christ qui le premier les a traversées. C’est de cette manière que les charismes prennent racine en Lui. Les contrariétés humblement vécues permettent de les reconnaître pour ce qu’ils sont en vérité, des dons de l’Esprit pour l’Église. Nul ne s’autoproclame porteur d’un charisme.
Les traditions rituelles sont témoins de la vie de l’Église dans des régions particulières et dans son Histoire. Elles portent, dans la diversité des cultures et des langues, la trace de la richesse de l’Église. À la Pentecôte, « chacun entendait les apôtres parler en son propre idiome » (Ac 2,6). La diversité « des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel » (Ac 2,5) ne faisait pas obstacle à l’unité dans l’action de grâce. Le rite, par sa longévité, rejoint chacun à un intime au-delà de lui-même. Il est aussi l’expression de la vie de l’Église en croissance. Il porte ainsi de l’ancien et du nouveau.
La présence de divers rites au sein de l’Église catholique témoigne qu’une pluralité d’expressions est heureuse. Il existe aussi de nombreuses Églises chrétiennes qui ne sont pas rattachées à l’Église catholique.
Ces Églises sont nées de désaccords internes pour des raisons diverses. Aujourd’hui l’attention se porte sur les richesses communes et celles propres à toutes les Églises pour s’en réjouir mutuellement. C’est un chemin. L’unité n’est pas œuvre à mesure humaine, mais don de l’Esprit Saint. Du 18 au 25 janvier, nous prierons pour l’unité des chrétiens, pour l’unité des Églises chrétiennes, dont l’Église catholique fait partie.
Reconnaître les charismes et les traditions rituelles dans l’Église catholique est un vrai chemin d’humilité.
Daniel Régent sj., directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France