Jean-Baptiste Souzy et ses compagnons

PRÊTRES DÉPORTÉS sur les PONTONS DE ROCHEFORT

durant la RÉVOLUTION FRANCAISE

Il étaient 829, jetés dans une tourmente qu’ils n’avaient pas vu venir. Pourtant, ils ont subi cette épreuve avec une foi qui nous est donnée en exemple, depuis la béatification par le pape Jean-Paul II, en 1995, de Jean-Baptiste Souzy et de ses compagnons martyrs.

Tout au long de leur détention sur les navires, ils n’ont cessé de se vouloir artisans de réconciliation et de paix, pardonnant à ceux qui les faisaient souffrir, priant pour que soit retrouvée l’unité déchirée de la nation.

Jusqu’à cette épreuve, ils avaient été des chrétiens ordinaires, des prêtres et des religieux fidèles dans le quotidien des jours.

547 ont laissé leur vie sur les rivages de ce département. Puissent-ils intercéder pour l’Eglise, en particulier pour les diocèses dont ils étaient originaires, et ce diocèse.

Leur histoire est exemplaire pour les chrétiens et plus largement pour tous. L’homme, c’est vrai, peut-être capable du pire mais, comme l’ont montré ces prêtres, il peut aussi être capable du meilleur.

 

Monseigneur Georges Pontier Evêque de La Rochelle et Saintes de 1996 à 2006

N’ayant pas voulu prêter serment à la constitution civile du clergé du 12 juillet 1790, 829 prêtres et religieux, de 35 départements de France, ont été « déportés » à Rochefort, à partir d’avril 1794, sur deux vaisseaux négriers français, les « Deux Associés » et le « Washington », pour être envoyés en Guyane. Ces navires, ancrés dans la rade de l’Île d’Aix, ne partirent jamais en raison de leur état et du blocus anglais qui interdisait la sortie en haute mer. Dans le but inavoué de les faire disparaître clandestinement et sans bruit, les équipages leur firent subir les pires souffrances. Ce dessein faillit réussir car, en dix mois, 547 d’entre eux moururent par suite des mauvais traitements qui leurs furent infligés et furent enterrés, pour la majorité d’entre eux, sur l’Île d’Aix et l’Île Madame. Ce n’est qu’après la chute de Robespierre (28 Juillet 1794) que la Convention se vit obligée de libérer ceux qui restaient : 282 ! à partir du 5 février 1795. Les supplices qui amenèrent rapidement leur mort, les vertus dont ils donnèrent l’exemple en souffrant pour leur foi, ont permis de les considérer comme martyrs. Le 1er octobre 1995, Jean-Paul II, béatifiait 64 d’entre eux, ceux pour lesquels on avait pu réunir suffisamment d’informations.

Ce site, mis en place, le 27 mai 2001, sera pour eux tous et aux yeux du monde, un lieu de mémoire, au même titre que ceux sur lesquels ils ont souffert et où ils ont été ensevelis. Mais nous devons aussi à leur souvenir de ne pas oublier, les principes qui les ont soutenus : Foi, Amour, Fidélité et Pardon. Ces évènements nous manifestent, qu’aujourd’hui encore, la paix et l’unité d’un pays ne peuvent se fonder que sur le respect des droits de l’homme, de la tolérance et de la liberté religieuse. C’est notre honneur que de ne pas fermer les yeux sur cette page de notre histoire.

Cette croix sculptée par un prêtre infirmier se trouve actuellement à l’Evêché de La Rochelle. « Les bras disparus nous offrent comme le symbole de ces prêtres emprisonnés, dans l’impossibilité d’accomplir leur sacerdoce, et souffrant à l’exemple du Christ. »

« Le vrai site du drame des pontons n’est autre que le silence de l’océan »

Je vous invite à vous rendre sur ce site  abondamment renseigné sur le sujet …