Dimanche des rameaux

Aujourd’hui est un jour de contrastes. Nous commençons par des cris de « Hosanna ! » en agitant nos palmes, célébrant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Mais à la fin de la semaine, la même foule s’écriera : «Crucifiez-le !». Le dimanche des Rameaux illustre ce changement dramatique : la louange se transforme en rejet, l’adoration en trahison. Les foules ont accueilli Jésus, voyant en lui un sauveur politique qui les libérerait de l’oppression romaine. Elles ont crié « Hosanna » parce qu’elles pensaient qu’il allait renverser leurs ennemis. Mais Jésus avait en tête une révolution très différente – une révolution du cœur, pas de l’épée. Lorsqu’ils ont réalisé qu’il n’avait pas l’intention d’être le roi qu’ils voulaient, leurs cris de louange se sont transformés en demandes de sa mort. Les enseignements de Jésus dans le Temple ont remis en question le statu quo. Sa purification des changeurs de monnaie a bouleversé les chefs religieux et les attentes de la foule. Il n’est pas venu pour établir un pouvoir terrestre, mais pour inaugurer le Royaume de Dieu. Soyons honnêtes : sommes-nous si différents de cette foule ? Combien de fois louons-nous Dieu lorsque la vie va dans notre sens, mais nous détournons-nous lorsque les choses deviennent difficiles ou lorsque les enseignements de Jésus remettent en cause notre confort ? Combien de fois le crucifions-nous dans nos choix quotidiens – par égoïsme, indifférence ou péché ? À l’aube de cette Semaine sainte, réfléchissons à la manière dont nous pourrions ressembler à ces foules. Y a-t-il des moments où nous crions « Hosanna » du bout des lèvres, mais où nous vivons comme si nous appelions à sa crucifixion par nos actes ? Nous devons examiner nos cœurs et nous demander : Suivons-nous vraiment Jésus ou cherchons-nous simplement à obtenir ce que nous voulons de lui ? Même dans sa passion, Jésus reste notre roi. Il nous montre que l’amour n’est pas seulement une question de triomphe, mais aussi de sacrifice et d’humilité. Dieu a exalté Jésus et lui a donné le nom au-dessus de tout nom (Ph 2, 9). En cette année jubilaire placée sous le thème « Pèlerins de l’espoir », soyons reconnaissants pour son amour et sa miséricorde inébranlables. En agitant nos paumes aujourd’hui, engageons-nous à vivre comme de véritables disciples du Christ, reconnaissant à la fois sa royauté et son appel à la sainteté. Efforçons-nous d’incarner son amour dans nos pensées, nos paroles et nos actions tout au long de cette Semaine sainte. Ne nous contentons pas d’être des adeptes du beau temps qui le louent un moment et le rejettent l’instant d’après. Prions pour avoir la force de rester fidèles, même quand c’est difficile. Que nos vies reflètent l’espoir qui naît de la connaissance de Jésus, notre Roi qui monte à Jérusalem non seulement pour conquérir un empire, mais aussi pour transformer les cœurs et apporter le salut à tous. Amen.