De son ancien nom, Saint-Martial de Cogulet, puis de Coculet (du latin ‘cocula’ qui signifie amas de mines), la commune devient officiellement en 1937 Saint-Martial sur le Né, nom de la petite rivière qui dessine joliment le paysage de la contrée.
C’est une église du XIIe siècle qui a beaucoup souffert des guerres du Moyen-Âge, ²rebâtie et modifiée à plusieurs reprises.
Sur sa base romane, l’église a été élargie au sud d’une deuxième nef sur toute la longueur transformant ainsi la façade occidentale en pignon asymétrique.
Le portai1 se compose d’une porte en plein cintre à trois voussures soulignées de tores et d’un cordon d’oves. Surmontant la corniche à mordillons, une petite baie étroite décore le pignon.
Le clocher situé à la croisée du transept est ajouté sur les faces nord et sud d’une mince baie romane soulignée de part et d’autre d’un cordon en pointes de diamant.
Le chevet est flanqué de gros contreforts biais dans l’un desquels a été percé une niche renaissance surmonté d’un cadran solaire.
A l’intérieur, quatre grosses voussures de la voûte du cœur retombent sur des colonnes à chapiteau nus. Celles du chevet reposent sur des culs-de-lampe curieusement ornés.
Pierre tombale à deux têtes d’ange provenant de l’ancien cimetière qui entourait l’église.
Saint Martial était appelé l’Apôtre des Gaules ou l’Apôtre d’Aquitaine. Il est selon la tradition le premier Evêque de Limoges. Fondateur de l’Église d’Aquitaine, fêté le 30 juin, il est le Saint Patron éponyme de multiples villes, villages et lieux de cultes catholiques, dont le plus renommé est l’Abbaye Saint-Martial de Limoges. Son culte reste très populaire en Limousin.
Selon une version largement répandue, Martial aurait été de la Tribu de Benjamin et proche parent en ligne droite du premier martyr Saint Etienne. Il serait né près de Ramah, dans un village où l’on voyait encore au xvie siècle une église qui lui était dédiée.
À peine âgé de quinze ans, il se serait mis à la suite de Jésus Christ, qu’il n’aurait plus quitté, tout en s’attachant particulièrement à St Pierre. Martial vécut au temps de Jésus et il le suivit avec sa famille dès sa plus tendre enfance. Il reçut le baptême dans les eaux du Jourdain.
Jésus prit pour exemple le petit Martial en prononçant ces paroles : Si vous ne vous rendez pas semblables à cet enfant, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux (Mathieu 17, 3).
Martial est le petit garçon qui apporta les poissons lors de la multiplication des pains dans le désert. Il suivit le Christ jusqu’à Jérusalem où il servit lors de la Cène.
Jésus aurait demandé à St Pierre d’envoyer Martial en Gaule. Avec deux compagnons : Alpinien et Austriclinien, Martial, le bâton de St Pierre à la main, partit évangéliser le peuple des Lémovices.
Sur le chemin, Austriclinien mourut, Martial prit son bâton et toucha son compagnon défunt qui ressuscita. Il entra sur la terre du Limousin, il y guérit une possédée ainsi qu’un jeune garçon qui allait périr étouffé ; Les habitants, devant les miracles accomplis, se convertirent.
Sur sa route, il traversa Ahun où il rendit la vue à des prêtres païens qui l’avaient molesté, c’est alors que le démon sortit d’une statue de Jupiter qui se brisa. Martial guérit aussi un paralytique qui lui avait demandé de l’aide.
Le Christ apparut à Martial, lui ordonnant de quitter la ville d’Ahun pour continuer sa mission : Ne crains pas de descendre à Limoges où je te glorifierai et serai toujours avec toi.
La ville fut alors victime d’un incendie, mais Martial de son bâton éteignit le feu. Il partit alors pour Poitiers où le Christ lui apparut, annonçant les martyres de St Pierre et de St Paul.
Le Christ lui réapparut de nouveau quelque temps plus tard, lui affirmant qu’il allait bientôt mourir.
Martial retourna alors à Limoges et choisit comme successeur Aurélien, l’ancien prêtre païen.
Martial mourut lors d’une messe à laquelle assistaient de nombreux fidèles qui virent l’âme de l’apôtre s’élever vers le ciel.
Le premier Evêque de Limoges fut enterré hors de la ville ; sur le parcours du cortège funéraire un paralytique fut guéri, le premier d’un long cortège de malades qui viendraient demander leur guérison sur le tombeau de St Martial.
…… d’après le récit de Grégoire de Tours.