Vente de l’église de Port Neuf à La Rochelle
Le mardi 13 décembre 2022, le Diocèse de la Rochelle a vendu l’église de Port Neuf à La Rochelle à Bouygues Immobilier. Elle fera place à la construction d’un immeuble de 24 logements.
Histoire de l’église de Port Neuf
Après la Seconde Guerre mondiale, la population de la ville de La Rochelle passe de 49 000 à 73 000 habitants. Le quartier de Port Neuf se développe à cette période, et plusieurs centaines de logements y sont construits. Le Diocèse de La Rochelle souhaite y bâtir une église pour les nouveaux habitants : ce sera l’église Saint-Joseph de Port Neuf. Après plusieurs projets, un édifice pouvant accueillir près de 500 personnes est construit. Les travaux commencent en janvier 1960, sur un terrain que le diocèse avait acquis en 1955 à la Ville. C’est un bâtiment simple, avec une façade en pierre de taille surmontée par une grande croix en fer. L’église est bénie le 28 avril 1963.
Projet de l’architecte Jacques Josselin pour l’église de Port-Neuf.
Image de l’ouvrage Un siècle de chantiers d’églises en Charente-Maritime, P. Yves Blomme
© Archives de l’Évêché de La Rochelle
L’église de Port Neuf aujourd’hui
L’église de Port Neuf est aujourd’hui surdimensionnée et ne correspond plus aux besoins actuels de la communauté chrétienne : une messe hebdomadaire y rassemble une vingtaine de personnes. On est donc loin des 500 personnes prévues pour le lieu.
Par ailleurs, elle est en mauvais état, et les travaux de restauration pour la remettre aux normes sont très importants.
Enfin, d’autres églises permettent d’accueillir les paroissiens à proximité.
Le Diocèse de La Rochelle a donc choisi de vendre cette église. Le Collège des Consulteurs et le Conseil Diocésain des Affaires Economiques ont donné leur accord pour cette vente en 2021.
L’église de Port-Neuf en 2012.
La vente de l’église
Comme la loi le demande, le bâtiment a été proposé en priorité à la Ville de la Rochelle. Celle-ci n’a pas souhaité faire valoir son droit de préemption. Elle a fait réaliser courant 2021 un diagnostic du bâtiment, portant sur la structure, les normes incendies et l’accessibilité, qui a révélé de nombreux problèmes : fissures dans la structure, amiante, isolation inexistante, installations de sécurité obsolètes… Les travaux de réfection et de mise aux normes actuelles avaient été chiffrés à 5,7 millions d’euros.
A la fin de l’année 2021, l’hypothèse d’un rachat de l’église par un collectif local, pour en faire un lieu d’activités sociales et culturelles, a été étudiée. Mais ce projet n’a pas pu aboutir, faute de moyens financiers.
La vente définitive de l’église de Port Neuf à Bouygues Immobilier a donc été signée le 13 décembre 2022.
La nef et le choeur de l’église de Port-Neuf à l’automne 2022.
Une église désacralisée
L’église a été désacralisée, conformément au droit de l’Eglise catholique, par un décret de Mgr Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes. Une ultime messe a été célébrée avec les paroissiens par le P. Julien Fleury, curé de la paroisse, en juillet 2022. L’église a été vidée de son mobilier liturgique – tabernacle, autel, statues – et la croix présente en son sommet sera démontée et conservée au presbytère de Laleu.
Le produit de la vente de l’église permettra de mener à bien d’autres projets : l’entretien et la rénovation d’autres bâtiments de la paroisse (église de la Pallice, église et salles de réunion de Mireuil, presbytère de Laleu), mais aussi d’autres bâtiments appartenant au Diocèse, sur La Rochelle ou ailleurs dans le département.
Avant d’être un bâtiment, l’Eglise c’est le peuple de Dieu, la communauté des chrétiens dont le Christ est la tête. Les bâtiments sont avant tout au service de la communauté qui l’anime. Une page se tourne dans le quartier de Port Neuf, mais la communauté chrétienne continue de se rassembler dans les autres églises proches (Laleu, La Pallice, Mireuil, La Genette).
L’entrée de l’église de Port-Neuf à l’automne 2022.
Sur le site de l’église, les travaux de Bouygues Immobilier vont commencer en janvier prochain en vue de la réalisation d’un immeuble de 24 logements, la « résidence Joséphine », dans un quartier qui en manque aujourd’hui lourdement.