Homélie du dimanche 6 novembre 2022, 32ème TO C, abbé THEBAUT,

                   comme des anges

Que n’a-t-on pas écrit suite à ce péricope évangélique et ses parallèles synoptiques ! que d’encre a-t-on gaspillée, que de papier usé, en élucubrations sur le sexe des anges et celui des ressuscités !  
Mais regardons justement les 3 versions de cette parole de Jésus.  
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Chez Marc 12: 25 Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux.
et Mathieu 22: 30 À la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel.  

Si nous n’avions que ces 2 versions, nous pourrions effectivement penser que l’absence de relation matrimoniale entre ressuscités tiendrait à l’absence de tout caractère sexué chez les ressuscités à supposer évidemment que tel soit le cas chez les anges.  
Or pour les anges, s’agissant du purs esprits, difficile de leur attribuer un genre ou un sexe. On pourrait d’ailleurs dire la même chose de Dieu en sa déité.  
Cependant, s’agissant de nous, humains, nous proclamons dans la foi la résurrection des corps, la résurrection de la chair. Certes, mais cela n’a rien à voir avec une simple réanimation carnée : parler de résurrection des corps, c’est affirmer qu’au ciel nous restons nous-mêmes, nous conservons notre personnalité unique, et le caractère genré et sexué de nos corps fait sans doute partie de qui nous sommes… et devrait donc perdurer par-delà la mort.    
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Isaïe 6.2 : Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds et deux pour voler.
 
Les pieds étant, dans la Bible, une métonymie du sexe.
2 ailes nous empêchent donc de voir quoique ce soit on ne peut rien en dire.
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Retour chez Luc, le médecin. la résurrection d’entre les morts (ils) ne prennent ni femme ni mari,
    car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges,
 

Luc précise que la ressemblance des ressuscités avec les anges c’est leur caractère immortel.  
Pour Luc, la génération et donc le mariage, ne sont que la conséquence de notre mortalité actuelle, une nécessité biologie pour la survie de l’espèce. A partir du moment où on ne meurt plus alors on n’a plus besoin de se reproduire. Luc ne dit pas que les ressuscités sont asexués mais que l’exercice matrimonial de la sexualité n’a alors plus de raison d’être. On redevient de ce point de vue-là pour Luc comme des enfants.
ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
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On comprend alors que l’Eglise se refuse à célébrer des mariages post-mortem : cela n’aurait aucun sens.
L’Eglise dit même que la mort dissout le sacrement du mariage : cela ne fait pas disparaître le fait éternel d’avoir été mariés mais une fois morts on ne l’est plus ; le conjoint survivant peut d’ailleurs se remarier sacramentellement.

Cf. le Rituel du mariage autrefois : « jusqu’à ce que la mort vous sépare » et sa formulation actuelle équivalente « pour la vie »…
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ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges,  

Au ciel, du point de vue de l’immortalité nous serons comme des anges.
Mais pour le reste ne cherchons pas forcément à les imiter. Dieu s’est fait homme. N’oublions jamais que nous sommes créés à l’image de Dieu et appelés ressuscités à être semblables à Lui, ce qui n’est jamais dit des anges…
1Co 6.3 Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ?