Homélie du dimanche 19 juin 2022 : St Sacrement, abbé THEBAUT

la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous

. A priori, Jésus mangeait tous les jours.
Et chaque jour, il rendait grâce à Dieu pour son repas avant que de le partager avec ses disciples.  
Mais, « la nuit où il était livré », Jésus donne à tout cela un sens nouveau.
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Jésus sait qu’il va être livré, qu’il va être arrêté, condamné et mis à mort. Jésus aurait pu fuir tout cela mais il ne l’a pas fait et c’est pourquoi Jésus peut dire en Jn10.18 (Ma vie) Personne ne me l’enlève mais je la donne de moi-même  
Ce don de lui-même, Jésus l’anticipe et le matérialise de manière symbolique et actualisable au cours de son dernier repas en se donnant déjà lui-même sous l’apparence du pain et du vin.  

Le choix du pain et du vin nous éclaire aussi sur le sens du sacrifice de Jésus. Le pain et le vin, c’est ou c’était la nourriture de base de son époque, l’aliment vital de tout un chacun.
Jésus en se donnant à manger sous l’apparence du pain et du vin, manifeste ainsi qu’il donne sa vie sur la croix pour que nous vivions.
« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Pour vous, pour nous, pour notre salut, pour notre bien, pour que nous vivions.
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C’est le but final recherché qui donne sens à ce qui précède.
Sans l’espérance de la course, du bienêtre, de la perte de poids… l’entrainement du sportif ou le régime n’est qu’une torture.
Sans notre salut, la mort de Jésus sur la croix n’est qu’un scandale absurde.  

Jésus donne sa vie pour que nous vivions !
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faites cela en mémoire de moi.  
L’eucharistie est à la fois le moyen que Jésus nous a confié pour ne pas oublier le sens de sa vie donnée pour nous et le moyen de nous y associer.  

D’un point de vue diététique, on dit que nous sommes ce que nous mangeons.
Communier, manger le corps du Christ, c’est à la fois recevoir la vie du Christ et à la fois donner à nos vies un sens christique. Même si nous échappons, et tant mieux, au martyre, nos vies sont comme divinisées en Christ lorsqu’elles sont pleinement vécues dans le don d’elles-mêmes pour les autres.  
faites cela en mémoire de moi.
Ne se limite pas à la communion eucharistique mais concerne toute notre vie, notre vie donnée.
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L’eucharistie comme nourriture nous apporte l’énergie divine nécessaire pour vivre au quotidien la vie donnée du Christ Jésus.
S’en priver régulièrement c’est risquer la carence alimentaire, la faiblesse spirituelle et morale.
Avec l’eucharistie, craignons plus l’anorexie que la boulimie !
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« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Même si la consommation, la manducation, du Corps du Christ dans l’eucharistie est une démarche on ne peut plus intime et personnelle, le « vous » exprimé par Jésus, « Ceci est mon corps, qui est pour vous.
est un collectif et non pas un vouvoiement.
Ce « vous » collectif nous rappelle notre profonde interdépendance : nous sommes ensembles comme un seul corps, et lorsque l’un d’entre nous se nourrit de l’eucharistie, c’est donc tout le Corps ecclésial qui en bénéficie pour devenir vraiment le Corps du Christ.
Ne nous en privons  pas trop et n’en privons pas trop les autres…