homélie du dimanche 5 septembre 2021, 23ème TO B, abbé THEBAUT

Effata : ouvre-toi

Effata : ouvre-toi
Bel épisode de guérison évangélique qu’utilise parfois la liturgie baptismale.
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Dans l’antiquité, maladie et péché, handicap et possession démoniaque étaient liés dans la mentalité collective.
On retrouve d’ailleurs dans les évangiles selon Matthieu et Luc plusieurs cas d’expulsion par Jésus de démons rendant aveugle, sourd ou muet…
Mais tel n’est pas tout à fait le cas dans l’Evangile selon Marc qui tend plus à différencier les cas de maladie d’avec les cas de possession démoniaque:
Mc 1.32  on lui apportait tous les malades et les démoniaques,  

L’épisode évangélique d’aujourd’hui est présenté chez Mc comme un simple cas clinique sans aucun lien avec le péché ou les démons. Il s’agit juste  d’ « un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler » et que Jésus va traiter sinon médicalement du moins à la manière d’un guérisseur : il « lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. ».   

Rien de spirituel et rien de démoniaque tant dans la maladie que dans son traitement.  
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Jésus est à la fois un guérisseur et un thaumaturge, un faiseur de miracles mais toutes ses œuvres, y compris de guérisons,  ne tiennent pas du miracle bien qu’elles soient le fait de Dieu puisque Jésus est Dieu.
De même, Dieu agit en nous et à travers nous sans pour autant, généralement, que cela apparaisse comme un miracle.
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Rien de spirituel et rien de démoniaque dans le péricope évangélique d’aujourd’hui.

Et cependant, la geste de Jésus pour y guérir le sourd-muet est devenu dans la liturgie baptismale un geste lié à la prière d’exorcisme.  

Prière d’exorcisme et de délivrance :
Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, tu as envoyé ton Fils dans le monde pour nous libérer du pouvoir de Satan, l’esprit du mal, et pour que l’homme, arraché aux ténèbres, soit introduit dans ton Royaume de lumière ; Nous te supplions pour ce petit enfant : qu’il soit racheté du péché originel, qu’il resplendisse de ta présence et que l’Esprit Saint habite en lui. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur  »
Puis Pour signifier que l’enfant reçoit la force du Christ, le célébrant fait  ensuite sur sa poitrine une onction avec l’huile des catéchumènes ( rite peu pratiqué car il suppose que la poitrine soit mise à nue) ou impose la main sur la tête. Il est ici précisé que «  si on le juge bon, le célébrant peut reprendre ici un geste de Jésus dans l’évangile : il touche les oreilles et la bouche de l’enfant (remarquez qu’on évite le contact salivaire), en disant :
Effata (c’est-dire) : ouvre-toi ! Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler le muets ;
qu’il te donne d’écouter sa Parole, et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père.  

La liturgie rapproche la guérison du sourd-muet de l’exorcisme baptismal.
En effet, l’expulsion des démons comme cette thérapeutique physique n’a  pas sa fin en elle-même mais  doit servir à « la louange et la gloire de Dieu »
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Les jeux paralympiques nous montrent que l’on peut faire beaucoup même avec un handicap.
La vraie libération n’est pas forcément dans la guérison physique : même en fauteuil, sourd, aveugle, muet etc. on peut être témoin que « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant » cf St Irénée
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  Je ne vous demande pas la richesse,
Ni le succès, ni même la santé,
Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement,
[.] Donnez-moi, mon Dieu, ce qu’il vous reste,
Donnez-moi ce que l’on vous refuse.

A Tunis, le 27 avril 1938, André ZIRNHELD, Parachutiste de la France Libre
Mort au Champ d’Honneur en 1942