homélie du dimanche 29 août 2021, 22ème TO B, abbé THEBAUT

des mains impures

avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.  

Mise en garde : toute ressemblance, allusion, parallèle avec des circonstances sanitaires présentes ne serait évidemment que pure volonté de ma part …  
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avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.  

Même si les microbes n’avaient pas encore été inventés au temps de Jésus, certains bons observateurs avaient découvert l’existence d’un lien entre hygiène et santé.
Cependant, et en l’absence de véritable science médicale à l’époque, difficile de sensibiliser les gens à l’importance d’une bonne hygiène. Or, à défaut d’être des initiés dans les domaines scientifiques et médicaux, les gens d’alors étaient globalement très religieux. La religion étant au service du bien commun, servir l’homme revenant à honorer Dieu son créateur ; la religion n’a pas eu de difficultés morales à transformer des règles sanitaires incompréhensibles, des « préceptes humains »,  en normes religieuses à respecter scrupuleusement : si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour Dieu !  
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Avant la crise sanitaire actuelle, il était encore de coutume en entrant dans une église, de s’asperger d’eau, du moins symboliquement : on se purifie de sa crase pour demander à Dieu de nous purifier de nos péchés. On retrouve cette même symbolique dans le bain du baptême.  

A l’autel, la liturgie a conservé pour le prêtre le lavage des mains, effectué de manière plus ou moins symbolique. Avec la crise sanitaire actuelle, ce geste est le plus souvent doublé par une friction des mains avec une solution hydroalcoolique avant de donner la communion.
Le lavage hygiénique juif des mains était devenu purement symbolique et il redevient utilitaire…  
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au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau,
Bain rituel, lavage des mains, des coupes, éviter de toucher des cadavres etc.  

D’un point de vue de l’hygiène ce fut un réel progrès.  

Cependant cela a entraîné une fatale confusion entre le sain et le saint, entre le sale et l’impur, entre maladie et péché. Jn9.2 Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?”  
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Vous me direz peut-être que tout cela c’est du passé.
Mais on entend encore des réflexions du genre « qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela » dans des cas de maladie ou même d’accident.
Par ailleurs, il est possible que certains comportements, en particulier dans le domaine sexuel, soient considérés par certains comme immoraux et peccamineux sans qu’ils n’aient de véritable importance d’un point de vue religieux.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; 
les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.

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Pas toujours évident de distinguer le pur et le propre, de différencier l’impur du sale, de faire la part entre ce qui est divin et ce qui ne serait que « préceptes humains ».
Que l’Esprit de science nous donne d’y voir plus clair et l’ayant vu de le mettre en pratique.  

Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, 
c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, 
et de se garder sans tache au milieu du monde.