Article du numéro 366 de Novembre 2024 – (Abonnement annuel 20€ – soutien 25€)
L’envers du décor – Les médias présents sur les Jeux
(en particulier les chaînes de télévision) ont eu la bonne idée de ne pas se contenter de
féliciter les auteurs de grandes performances. Ils les ont interrogés aussi sur tout ce qui avait précédé. Etre champion peut venir d’une prédisposition naturelle, mais beaucoup plus d’un entraînement de longues années. C’est ainsi qu’on a pu entendre un nageur trentenaire dire que, pour la première fois dans une olympiade, il avait pris du plaisir à nager. Il évoquait aussi les longues années, les longues heures harassantes dans les bassins et cela en commençant souvent très tôt. Tel autre disait qu’il n’avait pas vraiment vécu son adolescence, consacrée, en plus de ses études, à la répétition d’exercices physiques. Tel autre évoquait des moments proches du vomissement après de longues heures d’entraînement. On comprenait que la médaille, qu’elle soit d’or, d’argent ou de bronze était le résultat d’efforts considérables que peu de jeunes entreprenaient. On remarquait aussi que ceux qui réussissaient étaient ceux qui étaient soutenus par leur famille, encouragés dans leurs efforts. L’entraînement pour la sainteté
On les voit non pas sur des podiums, mais sur des socles dans les églises ces saints mis à l’honneur par l’Eglise catholique. Certains sont archiconnus dans le monde, comme s’ils avaient une médaille en or, d’autres beaucoup moins. Peu importe. Si on les vénère, ce n’est pas parce qu’ils ont été saints à leur naissance, mais parce que leur chemin de
vie chrétienne peut servir d’exemple aux autres chrétiens.
Toussaint – Les saints, athlètes de haut niveau Là encore, comme pour les Jeux Olympiques, ils ont fait beaucoup d’efforts dans leur vie. Bien sûr, il y a les martyrs
qui auraient pu se cacher, renier leur foi, mais qui ont tenu bon dans des circonstances très difficiles. Il y a aussi tous ceux qui se sont dévoués au service des autres, qui ont fondé des congrégations religieuses, qui ont pris soin des malades, qui ont secouru les pauvres, qui ont passé leur existence dans un monastère, qui ont gouverné un pays avec un grand discernement chrétien, etc. Ils sont morts dans leur jeunesse ou leur vieillesse, peu importe. En tout cas, leur vie chrétienne a été faite de beaucoup d’efforts, parfois surhumains, comme ceux des athlètes de haut niveau.
Un exemple pour les autres Dès la fin des Jeux Olympiques, les inscriptions dans les clubs sportifs sont montées en flèche et on peut s’en réjouir. L’exemple des saints est du même ordre, jouant un rôle d’entraînement pour les autres. Saint Paul en parle très
justement : « Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent mais un seul remporte le prix ? Courez donc de manière à le remporter. Tout athlète se prive de
tout mais eux, c’est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable » (1 Corinthiens, 9, 24-29). L’Apôtre reprend d’ailleurs cette comparaison en ce qui le concerne, évoquant la longue course de sa vie missionnaire et la ré-
compense qu’il attend du Christ. Les saints, à l’instar de Paul, montrent un chemin exigeant, parfois malaisé, mais qui est proposé à tous. Le Concile Vatican II a évoqué, pour tous les chrétiens le chemin de la sainteté. Il ne s’agit sans doute pas pour tous de viser la médaille d’or mais, du moins, de se mettre en chemin sur la route de l’exigence spirituelle, de la fraternité, de la solidarité, de la justice, de l’amour des frères humains. Comme des athlètes de haut niveau, les saints montrent une route
possible, ouverte à tous les chrétiens.
Yves Guiochet, rédacteur JP,
Prêtre du diocèse de La Rochelle – Saintes (17).
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Saint Jean d’Angély : 88.1