Deux armes pour vaincre la peur collective – 2 avril 2020

DEUX ARMES CONTRE LA PEUR COLLECTIVE : LE COURAGE ET L’ESPERANCE

Le conseil de Saint Thomas d’Aquin

SAINT THOMAS AQUIN

Alors que les cas de coronavirus se multiplient en France depuis quelques jours, le monde entier partage la même stupeur. Cette peur collective, elle aussi, est un virus. Il s’attrape plus subtilement que le covid-19, et une fois qu’il est inoculé, il devient paralysant.

Pour y faire face et retrouver le calme intérieur dans cette situation sans précédent, il est précieux de se pencher sur le conseil de saint Thomas d’Aquin. Pour ce saint italien, frère prêcheur et docteur de l’Église, il y a deux armes efficaces pour combattre la peur : le courage et l’espérance. Comme il l’explique dans sa Somme Théologique, les deux se trouvent à l’opposé de la peur. Alors que la peur fuit le mal, le courage y fait face. Et si la peur évite le mal, l’espérance va vers le bien.

De plus, ces deux vertus –le courage et l’espérance– sont étroitement liées : nous pouvons faire face aux épreuves avec courage seulement si nous entrevoyons le bien qui nous donne l’espoir. Le courage et l’espérance permettent de vaincre la peur, de dépasser nos propres limites pour aller vers les autres et vers Dieu. Le don du courage nous permet de résister à toutes les adversités comme celle de la peur de l’épidémie.

D’ailleurs des exemples de courage face au coronavirus se multiplient. Comme ces prêtres qui bénissent leur pays avec le Saint-Sacrement. Au Liban, un prêtre maronite a même survolé le pays à bord d’un avion. Il a notamment béni la ville de Beyrouth. En Italie, un prêtre a survolé tout le pays avec une grande statue de la Vierge Marie. Une pratique qui se répand dans tout le pays.

Un élan d’espoir à l’image aussi du magnifique message partagé sur les réseaux sociaux de sœur Olivia, membre de la congrégation des Religieuses de Marie Immaculée. Depuis la mise en place de mesures drastiques pour enrayer l’épidémie, la ville de Milan, où elle vit est devenue une ville fantôme. Pourtant, la sœur y souligne les actes de bravoure des soignants qui partent « sur le front », comme des parents qui réinventent leur vie de famille, encore des professeurs qui réaménagent leurs méthodes de travail, ou des jeunes étudiants, qui ont préféré rester loin de chez eux pour ne pas contaminer leur famille.

«Et au bout, l’espérance de Pâques, la victoire de la vie à la fin de ce long Carême, qui sera aussi explosion d’étreintes retrouvées, de gestes d’affection et d’une communion longtemps espérée, après un long jeûne», conclut-elle. Une feuille de route pour cette montée vers Pâques pas comme les autres, un temps de courage et d’espérance pour combattre la peur.

Rappelons-nous -et gardons- les paroles du Seigneur pendant la Dernière Cène, la veille de sa Passion : «Courage, n’ayez pas peur : Moi, j’ai vaincu le monde !» (Jn 16, 33). Tout est dit.