Sainte-Gemme, église Sainte-Gemme.
L’église et le prieuré Sainte-Gemme de la fin du XIe début XIIe siècle.
L’église a été construite en plusieurs étapes. Il en subsiste une nef à trois vaisseaux. Le chœur et le transept ont disparu. Les voûtes d’ogives date du milieu du XIIe siècle. La façade a été remaniée au XIXe siècle. Il reste : le quadrilatère du cloître, un mur percé de baies appartenant à la salle capitulaire, l’aile occidentale et l’aile méridionale préservées dans leur volume.
Un musée présente le résultat de fouilles faites sur place.
L’église et le prieur é de Sainte-Gemme après la Révolution:
En décembre 1791, le prieuré et ses terres sont vendus comme bien national. On habite et on travaille dans les bâtiments claustraux, on ouvre des commerces. Les transformations font disparaître les restes des galeries du cloître, des nouvelles fenêtres et portes sont ouvertes, on adapte et on fonde sur les murs romans.
Au début du XXe siècle, de part et d’autre du bâtiment ouest du prieuré, deux cafés coexistent : celui qui se trouvé à côté de l’église était appelé café des Badinguets et réunissait les bonapartistes, nostalgiques de l’Empire, l’autre rassemblait les républicains, anticléricaux. Après la Deuxième Guerre, seul survit le café des républicains, appelé Café du Centre, dont la belle façade romane est alors percée de larges baies bétonnées, en dépit des protestations de l’architecte des «Beaux-arts». Le deuxième café est transformé en épicerie.
Il y a peu d’images du monument. Les dessins d’Auguin montrent l’état de l’église autour de 1840. La façade ouest est soutenue par des grands contreforts masquant les Bayes du rez-de-chaussée et le deuxième étage est amputé de ses parties latérales. Un clocher est déjà visible. Un escalier droit, perpendiculaire à la façade, accède à l’étage de la première travée nord du prieuré, le même escalier est visible sur une photographie d’autour de 1880.
Pendant le XIXe siècle, l’ancienne église prieurale, très abîmée, a été plusieurs fois réparée. Les contreforts du nord sont consolidés, des autres sont rajoutés pour soutenir la façade sud, amputée des galeries du cloître. En 1844 et en 1866, les voûtes de la nef et des collatéraux sont réconfortées ou reconstruites.
La façade ouest est fortement restaurée en 1870 : le parement du rez-de-chaussée est presque entièrement remplacé, des portions de corniche avec leurs modillons sont rajoutées ou changés. Des fenêtres sont rouvertes dans l’avant-nef et plus tard à l’étage. Un fronton triangulaire, avec clocher, est entièrement rajouté, hélas la nouvelle cloche est en fonte.
En 1988, le mur ouest du transept et la façade de la salle capitulaire sont restaurés.
Des découvertes archéologiques ont complété les informations sur le prieuré.
En 1926 on met au jour une crypte ossuaire au nord de l’ancien transept : une salle souterraine carrée et couverte de voûtes d’arêtes.
En février 1959, le garde champêtre, Clément Allaire, creuse à la pioche le comblement de l’enfeu de la galerie Nord du cloître.
Les premières fouilles de sauvetage ont eu lieu de 1982 à 1984 à l’est du prieuré. On a mis au jour des structures souterraines, indéterminées, on a repéré l’ abside du chœur roman et le transept, la salle capitulaire est dégagée.
En 2003 des fouilles archéologiques de sauvetage sont entreprises par les membres la Société de Géographie de Rochefort, sous le patronage de la DRAC. L’intervention a permis de découvrir la belle façade du chapitre et l’exploration des strates anciennes et de l’architecture. Plusieurs niveaux de vie du haut Moyen âge ont été identifiés sous les structures du cloître et de la salle capitulaire.
En 2005 le prieuré, qui constitue une réserve archéologique et architecturale importante, a été classé parmi les monuments historiques.