Pont-l’Abbé

Église Saint-Pierre de Pont-l’Abbé d’Arnoult.

Partie romane :
Quelques assises en moellons témoignent encore de l’église du XIe siècle, qui fut reprise au XIIe siècle. La première campagne de reconstruction au début du XIIe siècle, concerne l’élévation de la nef et son voûtement. Les chapiteaux à motifs végétaux et à figures animales telles que les lions et oiseaux superposés se réfèrent à la sculpture de Saint-Europe de Saintes. La seconde phase romane, au milieu du XIIe siècle, s’illustre au rez-de-chaussée de la façade occidentale. Là, le décor sculpté s’affine et se clarifie, le relief s’affirme. La sculpture renvoie à celle du portail sud de l’église d’Aulnay. Elle illustre, par des épisodes simples des Evangiles, la lute du Bien et du Mal.

Partie gothique :
L’exécution de la façade a dû s’attarder car la partie supérieure est déjà conforme à l’esprit gothique. C’est sans doute autour de 1200 que ce programme fut achevé, tandis que les parties orientales étaient reconstruites: le cœur à chevet plat voûté d’ogives et le croisillon nord du transept. Au XVe siècle, le style flamboyant s’est imposé à de nouvelles transformations: un nouveau clocher à flèche fut bâti sur un puissant massif rétrécissant la première travée de la nef. La chapelle qui a remplacé le bras du transept et celle qui s’ouvre sur le croisillon nord ont également été construites à la fin du Moyen-âge.

Le Prieuré :
Pont-l’Abbé était un des plus puissants prieurés de l’Abbaye-aux-Dames de Saintes, richement doté en terre. Il fut au XIIe siècle, en même temps que l’église Saint-Pierre, par les Abbesses de Saintes. Il fut incendié au XVIe siècle, lors des guerres de Religion. Il sera restauré, en partie seulement, grâce à Françoise II, Abbesse de Saintes et remarié Au XVIIe siècle, le déclin du prieuré s’amorce  ? A la Révolution le prieuré est vendu comme bien national. Le prieuré compta parmi ses prieures Madeleine d’Orléans, sœur de François Ier. Les prieurs exerçaient tous les droits féodaux attachés à la Châtellenie (impôts, péages, dîmes…) et en contrepartie, elles assuraient l’administration et la défense du domaine.