Romegoux, église Saint-Pierre.
L’église de Romegoux est dédiée à Saint-Pierre, apôtre le plus important de Jésus.
Elle est classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 12 janvier 1931.
L’église actuelle est de style gothique flamboyant bien qu’étant située en Saintonge Romane. Elle a été construite, pense-t-on, d’un seul tenant dans le premier quart du XVIème siècle, sur une première église romane détruite pendant la guerre de cent-ans. Celle-ci dépendait alors, avec son modeste prieuré de seulement deux moines, du monastère de la Chaise-Dieu, comme le confirme la levée de subsides du pape Jean XXII en 1326 concernant la province de Bordeaux et le diocèse de Saintes.
Avant cette première église romane, se trouvait déjà au même emplacement une villa gallo-romaine comme l’atteste les fouilles réalisées en 2001, à l’extérieur de l’église. Ces fouilles ont permis de découvrir que la première église romane était en partie bâtie directement sur les fondations romaines. Pour identification, on a également découvert à Romegoux, les restes d’un très important complexe agricole gallo-romain.
La façade de l’église est ouverte à l’ouest via un portail gothique encadré de pinacles. On accède dans l’église par un clocher porche. Le plan de l’église de Romegoux est simple, une seule nef rectangulaire couverte par quatre croisées d’ogives d’un clocher porche carré.
Celui-ci est séparé de la nef par quelques marches et une ouverture en tiers point.
On remarque que les arcs des voûtes de la nef rejoignent le sol sans rupture ni chapiteau via des colonnes moulurées, les murs sont percés de fenêtres tréflées.
Dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, une chapelle carrée a été ajoutée au niveau de la deuxième travée nord. La décoration du sol avec des fleurs de lys est peut-être une représentation de la puissance royale d’alors.
Celle au sud ne fut jamais construite. Un vitrail moderne la remplace.
Le chevet à l’est est percé d’une fenêtre flamboyante à meneaux.
Le vitrail de 30m2, est signé Gérard Lardeur. Il fut posé en 1993.
L’église possède des blasons disposés sur les croisées d’ogives ainsi que sur les arcs formerets. Ces blasons sont ceux des grandes familles ayant marquées l’histoire locale (De Latour, Goumard, Rochechouart…).
Sous l’actuel enduit, on a retrouvé des peintures murales du XVIIIe siècle. On retrouve des têtes d’enfants, des mains, une inscription datée de 1732, des fleurs de lys ainsi qu’un très intéressant pape «trifrons». Il ne s’agit pas d’un pape en particulier mais tout simplement de la Trinité. Dieu règne aux royaumes des cieux, sur terre, il est représenté par un Pape.
Sur le mur à gauche du chevet, on retrouve, comme sur la cloche, les armes des Courbon-Blénac sur un litre funéraire.
Un gisant, cette tombe en pierre sculptée en demi-relief est celle de Marie Bénigne de Courbon Saint-Léger. Elle fut inhumée en 1788. La sculpture représente une femme couchée sur le dos avec une jupe flotante et les mains jointes. On reconnaît au dessus de sa tête, une bible et un rouet.
La cloche date de 1670 est fut offerte par Charles De Courbon, comte de Blénac et sa femme Angélique de la Rochefoucauld-Bayer. Charles De Courbon est le principal fondateur de la ville de Fort-de-France à la Martinique ;il était alors le propriétaire du château de Romegoux. C’est lui qui transforma le château renaissance, brûlé en 1652 par les troupes du prince de Condé, en une maison noble.
Après son décès en Martinique le 10 juin 1696, Charles De Courbon est inhumé à la cathédrale de Fort-de-France ; son cœur fut rapatrié par bateau en métropole et inhumé dans l’église Saint Pierre de Romegoux le 15 octobre de la même année.
La cloche porte les armoiries des Courbon-Bléooc.