Eglise Saint Georges
Cette église a été construite vers 1040 et donnée par Agnès de Poitiers (remariée à Geoffroy Martel comte d’Anjou), à l’abbaye de Vendôme qu’ils venaient de fonder.
A l’époque, l’édifice était petit avec seulement la nef actuelle et le grand portail préroman marqué d’influences orientales et mauresques.
Au XIIe siècle fut construite la partie la plus élevée, dans le plus pur style «Plantagenêt», grâce aux largesses d’Aliénor d’Aquitaine qui serait venue à St Georges.
Aux XIII et XIVe siècle, apparition du gothique avec ses croisées d’ogives.
Au XVIIe siècle: Après les Guerres de Religions, l’église est reconstruite vers 1606 par le prieur et les habitants dans le style «renaissance» avec des voûtes plus hautes et une nef rehaussée, pour prendre sa structure actuelle: abandon de la forme en croix latine en agrandissant les chapelles latérales.
Le retable, le tabernacle et l’autel datent du XVIIIe siècle dans le pur style «régence»: l’ensemble a été sauvé par une famille pendant la Révolution.
L’église servait alors de local pour le club révolutionnaire puis elle fut utilisée en grange.
La statue Notre-Dame en L’Isle probablement du XVII-XVIIIe siècle, malgré la belle légende qui lui est attachée (voir au pied de la statue) a été classée et restaurée en 1989.
Au XIXe siècle, des travaux malheureux sont entrepris dans le louable souci de protéger et embellir.
La «Louise» est un bateau ex-voto qui jadis était suspendu au plafond du déambulatoire.
Les peintures d’un artiste local sur les clés de voûte sont appréciées de beaucoup.
La belle figure de proue représente Sainte-Barbe et la tour où la sainte fut séquestrée ainsi que l’épée de son martyr (fin du XVIIIe – début du XIXe siècle). Le cadran solaire date aussi de cette époque (1850).
L’édifice déjà classé en 1931 va bénéficier d’une grande restauration dans les années 1960 dans le but de retrouver la simplicité et la pureté des lignes voulues par les moines du Moyen Age.
Son aspect pur, dépouillé et un peu austère est propice au recueillement.
Le bourg de Saint-Georges d’Oléron a le privilège de posséder l’édifice le plus ancien et sans doute le plus beau et le plus intéressant de l’Ile d’Oléron: son église «romane», classée monument historique.
On peut imaginer que l’église de St Georges comme les églises de la campagne du IXe siècle et des siècles précédents, était une simple chapelle en bois puis un édifice rectangulaire à charpente, en forme de croix latine. A partir du Xe siècle, devant les invasions normandes, les bâtisseurs décidèrent de reconstruire les églises en pierre (plus de 2000 pour la Saintonge), souvent fortifiées et avec un chemin de ronde: ce fut la période «romane» ( (X et XIes sicles)!
C’est ainsi que dans la première moitié du XIe siècle fut construite l’église primitive de Saint-Georges qui ne comprenait alors que la nef actuelle (plus tard surélevée) et son magnifique portail préroman; sans doute fortifiée et munie d’un chemin de ronde; il y a eu un clocher au-dessus du portail ouest, car on voit encore les traces des cordes ayant frotté la pierre.
L’ancienneté du monument est attestée par une charte de mai 1040 (le plus ancien document ayant trait à l’histoire de l’île), portant donation par Agnès de Poitiers épouse de Geoffroy Martel comte d’Anjou, de l’église de Saint-Georges au monastère de la Trinité de Vendôme (Loir-et-Cher) auquel elle restera unie pendant sept siècles (1040-1740), avec toutes ses dépendances qui s’étendaient sur un quart de l’île d’Oléron; elle fut rattachée ensuite à Saint-Gatien de Tours.
Ces moines bénédictins contribuèrent à l’enrichissement de l’île: ils défrichèrent les forêts, développèrent la plantation de vignes, la construction de salines (les sauniers étaient soumis à l’impôt «quart de sel» soit 5 sols par livre, sur chaque vente de sel, plus avantageux que la future gabelle).
Au XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine par son remariage avec Henri Plantagenêt en 1152 va faire d’Oléron une possession anglaise, jusqu’à la victoire de Charles VII à Castillon en 1453 mettant fin à la guerre de Cent Ans. Grâce à ses largesses, le chevet actuel fut construit; le chœur et le transept encadrés par des piliers massifs étaient couverts de voûtes bombées en ogives à 8 branches dans le plus pur style « Plantagenêt » aussi appelé « gothique angevine».
Au XIII et XIVe siècles, l’église est achevée puis fortifiée au moyen de tourelles et d’un parapet avec un chemin de ronde. Avant de quitter le Moyen Age.
Osons imaginer la vie de cette église du Moyen Age: des paroissiens très attachés aux reliques, assistant nombreux aux offices,debout car il n’y a pas encore de banc, admirant les possibles murs peints (au moins les chapiteaux) de fresques contribuant à l’initiation religieuse (comme à Saint-Sulpice d’Arnoult), d’une population en majorité analphabète. Le pavage est orné de décors émaillés, géométriques,végétaux animaliers ou autres comme dans les châteaux. En dehors des offices, on converse et même pique-nique dans l’église, par exemple pour attendre les vêpres,car on vient de loin, souvent à pied, par des chemins difficiles surtout en hiver. L’église, à défaut de parvis, va demeurer longtemps (jusqu’à la construction de l’hôtel de ville) le lieu de réunion pour tous les sujets intéressant la communauté. Les Oléronais sont réunis par paroisses (ancêtres de nos communes actuelles), en assemblées où se prennent les grandes décisions,à la sortie de la messe.
En 1546, la Réforme trouve un terrain propice dans l’Île; les édifices religieux souffrirent bien plus des Guerres de Religion que plus tard de la Révolution; mais l’église de Saint-Georges subit moins de dommages que d’autres bien que mutilée et pillée en 1566 par les bandes de Condé, de Saint-Hermine et Montluc.
Jusqu’en 1606, on peut croire que l’église ressemblait aux autres églises saintongeaises : en forme de croix latine, un chevet plat (ici reconstruit avec 3 grandes fenêtres accolées séparées par de longues colonnettes à chapiteaux à crochets et cintres garnis de têtes de clou), une tour d’escalier carrée à fenêtre en meurtrière (qui seule dans cette partie résista à la destruction) conduisant autrefois au clocher roman dressé sur la croisée du transept.
Après 1606: la paix étant revenue, le prieur Jacques de Courges (1606-1618) et les habitants vont relever les ruines de leur église et l’agrandir dans le style de l’époque «renaissance» (voir la porte sud): un édifice plus grand avec des voûtes plus hautes, la nef est rehaussée, on oublie la configuration en forme de croix latine en agrandissant les chapelles latérales et l’église prend alors sa forme actuelle; on trouve assez de pierres pour faire 2 voûtes, mais les autres ne seront construites en bois qu’en 1628, en utilisant le bois et les charpentiers de bateaux qui avaient construit Brouage voulu par Richelieu. Les angles nord-est et sud-est de l’église jusque-là restés à l’extérieur sont remis à l’intérieur.
Cette restauration quoiqu’imparfaite et maladroite a néanmoins permis de conserver de larges traces de la période préromane et romane.
Notons que l’archiprêtre d’Oléron fur inhumé dans le chœur en 1689, comme cela se faisait aussi pour la plupart des nobles, bénéficiant du droit de sépulture contre un don pour réparer l’église; jusqu’à ce qu’un décret de Louis XVI interdise l’inhumation des prêtres dans les églises: ils seront alors enterrés à l’emplacement des grandes croix de cimetière. Des sarcophages ont été découverts dans l’église.
Au XVIIIe siècle, fin du grand Prieuré dépendant de l’abbaye de Vendôme depuis 7 siècles; désormais les revenus de la seigneurie de Saint-Georges seront attribués au chapitre de la cathédrale Saint-Gatien de Tours pour subvenir aux frais engendrés par les inondations de la Loire. Les archives, titres et clés du trésor sont remis aux nouveaux bénéficiaires. Avant de quitter l’ancien Régime.
Revenons sur le statut de ces religieux et sur ce prieuré qui est assimilé à une seigneurie et le prieur à un seigneur représentant l’abbaye avec tous les droits sur les naufrages, le sel, les moulins, les pêcheries, écluses,la circulation du vin et autres. Avec aussi des devoirs: assurer la vie de la paroisse avec ses nombreux offices, l’entretien des bâtiments religieux,subvenir aux besoins des pauvres, gérer les dispensaires, l’enseignement, l’administration, la haute,moyenne et basse justice, l’hospitalité et le gîte dus aux prévôts, baillis et autres officiers, etc. Pour cela, vers 1100, le prieuré est administré par un prêtre (curé ou vicaire) au bénéfice des religieux de Vendôme pour leur «mense» (leur usage personnel), comme cela se faisait depuis les Carolingiens et conformément aux souhaits des donateurs. Le prieur et le «solacier» (régisseur du sol) sont nommés révocables, déplaçables par l’abbaye.
En 1730, le prieuré comprend la maison seigneuriale, le parquet, la prison, le cachot, le logement des prévôts. Comme partout, plus de traces aujourd’hui du prieuré si ce n’est son emplacement supposé dans le quartier au nord-est de l’église appelé «la Seigneurie ».
Pendant la Révolution, l’église ne subira pas de grands dommages, contrairement à la Chapelle de Notre-Dame en l’Ile, située au village de l’Ile, une des plus anciennes de l’Île, détruite comme beaucoup vers 1584, reconstruite en 1704,définitivement détruite en 1794 ; mais le retable et la statue de Notre-Dame furent mis à l’abri par des familles locales. L’Ile d’Oléron devenue l’île de La Liberté et la commune de Saint-Georges: L’Unité. L’église est fermée au culte en 1792 pour devenir le lieu de réunion du club révolutionnaire puis 2 ans plus tard une simple grange; rouverte au culte en 1803 par le curé Saint-Médard né à Saint-Georges, exilé en Espagne puis en Angleterre.
De cette période datent le retable et la statue Notre-Dame en l’Ile.
En 1848 des travaux vont défigurer l’église: comblement du sol de la nef, les belles pierres de taille sont maquillées de plâtre, les contreforts extérieurs sont renforcés par épaississement, de nombreuses statues envahissent les moindres recoins.
De cette période datent un bateau ex-voto «La Louise», les peintures sur les clefs de voûte et une belle figure de proue offerte par des rescapés restaurée en 2005 représentant Sainte-Barbe, enfin le cadran solaire avec sa maxime signée de l’abbé Chaumeil curé en 1850 :
« nous passons ici-bas, comme une ombre légère
nous marchons à grands pas vers notre heure dernière »
Avant la grande restauration des années 1960: la sacristie se trouvait derrière l’autel en annexe de l’église ; les autels sont isolés par une grille, le retable en mauvais état prés de la porte du clocher, Notre-Dame en l’Ile dans la chapelle gauche, la chapelle du Sacré-Cœur à droite, des stalles dans le chœur où siégeaient le maire, le président de fabrique et autres notables ; les ouvertures de la chapelle droite étaient bouchées côté sud, seules la rosace et la demi-lune étaient ouvertes. Tous les vitaux alors figuratifs représentaient des scènes religieuses comme celui de la rosace de la chapelle gauche actuelle; derrière l’autel principal, un vitrail représentait Saint-Georges terrassant le dragon. La porte sud était emmurée depuis 1900. Au fond de l’église, une vaste tribune et un harmonium recevaient la chorale. La petite porte nord de la nef,qui est emmurée pouvait conduire à la seigneurie. Les cloches étaient actionnées par une corde, près de la porte actuelle d’accès au clocher. L’herbe en buissons pousse sur les contreforts. La grande restauration des années 1960 :
Suppression de la sacristie accolée à l’église, la voûte de la nef en bois depuis 1848 est refaite en briques (en 2002 on retournera au bois pour alléger son poids sur les murs). Les autres sont refaites en bois. Les murs sont débarrassés des contreforts surajoutés, l’arche extérieure côté sud, près du portail de la nef,est supprimée et une fenêtre est ouverte pour retrouver la nef de jadis plus homogène.
Un trottoir de pierres taillées est réalisé tout autour de l’édifice. A l’est le pignon est rebâti.
La chapelle droite retrouve ses ouvertures d’origine et des nervures neuves. La petite porte sud est rouverte. Le plâtre restant est décapé des murs. Le sol retrouve son niveau initial et les dallages restaurés. Fin des travaux en 1968.
Enfin l’église retrouve son vrai visage dans toute la pureté et la sobriété des lignes voulues au départ par les moines du Moyen Age. Elle a conservé les très beaux restes romans qui font aujourd’hui sa richesse.
Avec son aspect dépouillé et un peu austère, mais le plus authentique malgré son style composite, l’église de Saint-Georges témoigne autant de spiritualité que d’histoire et mérite bien que l’on s’y arrête.
Visiteurs,avant de pénétrer dans cet édifice, vous ne manquerez pas d’en faire le tour et vous serez surpris de le trouver si vaste pour un bourg d’étendue moyenne; cela s’explique par son importance dans le passé, sa fonction de guet et de protection de la population face aux invasions barbares. La seigneurie, la paroisse ou la commune de Saint-Georges était jadis la plus importante avec celle du Château et a toujours été très étendue: le tiers de l’Île jusqu’en 1953 !
L’église s’élève au centre du bourg entre 2 places où se trouvaient autrefois le cimetière et les maisons à elle accolées. La vieille place de Verdun à l’ouest est bordée de belles demeures qui témoignent encore de la prospérité des XIX et XXes siècles. Le vieux marché couvert ne manque pas de charme, ainsi que le petit jardin public avec ses arbres centenaires.
A l’est, la place Aliénor d’Aquitaine permet d’apprécier l’équilibre et la simplicité du chevet plat sans abside avec ses 3 baies très hautes.
La face nord n’a d’autre intérêt qu’un contrefort gothique coiffé d’un petit toit à 2 pans.
La face sud et le bras de transept droit ont conservé de jolies fenêtres romanes à colonnettes et à cintre ouvragé, d’un travail original et fantaisiste. La porte sud est joliment ornée ; celle en bout de transept droit a été percée sous sa haute fenêtre au XVIIe siècle dans un style renaissance.
Le mur gouttereau sud fait partie de l’édifice roman avec sa corniche à modillons représentant des animaux fabuleux ou symboliques et une tortue marine; ainsi que le mur occidental du bras droit du transept: ils sont percés d’élégantes fenêtres reprenant les éléments de décor de la façade et des combinaisons de demi-palmettes (rappelant l’art d’Aulnay).
La façade ouest est la plus remarquable avec son large portail à cintre légèrement brisé, les 2 étroites baies aveugles qui sont de petits chefs-d’œuvre ; 4 grosses colonnes montent jusqu’à une corniche sans mordillons. Le large oculus au-dessus du portail est plus tardif, car percé à l’époque gothique, sûrement au XIIIe siècle en même temps que les chapiteaux des colonnes. Ces vestiges romans bien que très mutilés par l’air salin méritent d’être détaillés :
Les quatre cintres du portail: (refaits au XVe siècle) sont ornés de nombreuses petites moulures; ceux des fausses portes s’appuient sur des colonnes à chapiteaux anciens bien travaillés, bien romans (mi XIIe siècle), ornés de lions, dragons, de dessins géométriques à base d’attributs marins (algues sculptées dans la pierre) bien préroman. Au sommet du cintre supérieur, une minuscule tête du Christ: elle semble être la seule en Saintonge; au bas du cintre, près de la colonne, un animal tourné vers le Christ.
Fait rare: l’une des colonnettes du portail est surmontée d’un chapiteau réunissant les 2 thèmes du bestiaire et du décor végétal: dans sa partie basse, ce chapiteau présente des animaux fabuleux, les «tarasques» qui ont donné leur nom à la ville de Tarascon: ces monstres au corps de serpent muni de pattes griffues et d’ailes sont placés dans une position d’affrontement; au-dessus le feuillage ressemble étrangement à des algues marines échouées en quantité après chaque marée.
Les chapiteaux courts des 4 grosses colonnes de séparation présentent aussi une particularité unique en Saintonge: 3 d’entre eux sont ornés de petites têtes humaines accolées. Ces têtes (sans doute des portraits) et la moulure du portail indiquent une réfection partielle au XIIIe siècle.
Le banc usé des fausses portes, bien que n’ayant pas été prévu à cet usage,permettait aux femmes s’y appuyant de monter ou descendre de leur monture.
Les colonnettes et les pieds droits: sont ornés de figures géométriques: bâtons brisés en zigzag (baies latérales) ou formant un losange (portail). Les cintres sont garnis de têtes de clou comme tout le tour de l’église, quand ce ne sont pas des pointes de diamant (bras droit du transept). Ici pour les cintres des baies latérales, on parle aussi de «demi-besants » (le besant: monnaie de Byzance): sorte de demi-disques saillants utilisés d’une manière répétée. Les chapiteaux à monstres et feuillages sont d’une très grande élégance et ciselés jusqu’au détail des écailles des dragons.
Un «appareil réticulé» (opus reliculalum des Romains) garnit le fond de chaque baie aveugle, fait de petits moellons à face carrée disposés selon des lignes obliques, réguliers, non alternés par les joints: différence avec celui de Saint-Denis: l’«appareil incliné» où l’inclinaison des moellons s’alterne à chaque niveau.
En entrant dans l’église, on est frappé immédiatement par la clarté de cette église, inhabituelle dans un édifice religieux roman, mais qui s’explique par les restaurations style renaissance et surtout par les très larges ouvertures pratiquées dans le chœur et la chapelle de droite. Venez le matin admirer l’éclairage du chœur et le soir la rosace du fond de la nef.
Pas de tribune, ni narthex (bien rare en Saintonge), ni collatéraux, ni travées; un chœur très dépouillé, sans déambulatoire; pas plus de chapelles rayonnantes ou axiales: tout ce qu’on attendrait du plan-type d’un édifice de cette nature. Cette simplicité frisant l’austérité accentuée depuis sa grande restauration,n’empêche pas d’admirer cette église et de s’y sentir bien.
On examinera plus particulièrement :
Les 4 travées de la nef séparées par des demi-colonnes surmontées de chapiteaux: sur ces colonnes s’appuient des arcs doubleaux séparant la voûte en travées.
La dissymétrie existant entre les 4 larges piliers du transept et du chœur qui malgré leur aspect massif, s’intègrent fort bien dans l’ensemble architectural auquel ils apportent leur puissance.
Le transept droit mesurant 14,80 m de long, soit près du double du transept gauche, et qui forme une sorte de vaste déambulatoire latéral où les fidèles aiment se retrouver avec leur curé après l’office. Ce chœur qu’on peut qualifier «à 3 vaisseaux», avec ses chapelles latérales si vastes.
Une tête humaine apparemment féminine, très bien conservée se cade sur le chapiteau d’une colonne droite du chœur: le portrait d’une bienfaitrice ?
La statue de Notre-Dame en l’Ile :
Des XVII-XVIIIe siècle, elle est classée et restaurée en 1989, pour la finesse du modelé, la délicatesse du drapé. Le révolutionnaires de l’Ile l’avaient jetée dans l’abreuvoir communal en 1793 où elle fut découverte quelques temps plus tard, ayant perdu un bras dans l’affaire; en 1803, le curé Daniel lui fit remettre un bras, mais avec du mauvais bois: elle en perdit les doigts lors des grands froids de 1963. Une belle légende lui est attachée: vous pouvez la lire au pied de la statue. Seul le nom d’une rue rappelle l’endroit où se trouvait la chapelle du village de L’Ile: un cimetière l’entourait; pendant les 8 jours autour de l’Assomption (15 août), une foule de fidèles participait aux offices et aux processions.
Le retable :Comme l’autel, il date du XVIIIe siècle, d’auteur inconnu, classé, restauré en 1973,jadis situé dans le transept gauche. En chêne sculpté, doré et polychromé, avec du marbre et du faux marbre (bois peint). La partie centrale du couronnement de style baroque est constituée d’un triangle trinitaire dont le rayonnement traverse les nuages portant des chérubins, et rejoint 2 très longues palmes surmontant l’ensemble. Des pilastres à chapiteaux ioniques dorés sont placés de chaque côté du retable.
L’autel orné du «monogramme» (abrégé) de Saint-Joseph, supporte un tabernacle de style «Régence», décoré de «godrons» (forme ovale allongée et répétée) et de feuilles d’acanthe, percé d’une porte galbée sur laquelle figure un ciboire en relief.