
L’Anjou tient une place toute particulière dans l’histoire de l’art gothique.
Cette province est en effet le cœur où s’est formé, à partir duquel s’est diffusé, un style autre que celui du domaine royal.
Appelé parfois gothique Plantagenêt, ou tout simplement gothique angevin, cet art développe durant un bon siècle une esthétique profondément différente de ce que l’on rencontre au même moment dans la France du nord.
Il semble qu’il soit né au milieu du XIIe siècle, avec la nouvelle nef de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers, dont les trois croisées d’ogives fortement bombées et hautes de près de vingt-cinq mètres furent d’emblée une extraordinaire réussite.
Ce style, qui se caractérisera toujours essentiellement par la voûte, développe ensuite ses recherches par la multiplication des nervures qui, au « ciel » des sanctuaires, étrésillonnent un espace de plus en plus élaboré.
L’aventure gothique des pays angevins ne s’arrête cependant pas avec lui.
Après la guerre de Cent Ans, ces régions riantes attirent de grands mécènes qui vont y élever des demeures prestigieuses.
Le nom du roi René est ainsi devenu à lui seul le symbole de tout un art de vivre.
C’est en partie en Anjou que s’est écrit le prologue de la première Renaissance française.