Sainte-Colombe, église SaintEutrope.
Isolée dans la campagne, c’est une des rares églises de la région avec Neuvicq et Saint-Martin-d’Avy à avoir gardé une façade romane presque intacte.
Un peu d’histoire :
Notre commune doit son nom, de la sainte éponyme, vierge et martyre de Sens au III° siècle. Sainte Colombe est pour la première fois mentionné dans un acte du cartulaire de Baignes, lorsque Foucaud d’Archiac a fait un don à la paroisse, don confirmé par son neveu Adémar entre 1098 et 1109. La paroisse était en partie dans la seigneurie de Montlieu et de Chaux et relevait de l’évêque de Saintes. En 1698, l’imposition de la paroisse était de 125 livres et le seigneur en était la princesse d’Epinoy, dame de Montlieu. De 1794 à 1796, Sainte Colombe a été rebaptisée Bellair. C’est en 1831 que la population a été la plus nombreuse avec 329 habitants.
C’est sans doute parce qu’elle est éloignée des grands axes qu’elle a été épargnée par les guerres. À contrario, c’est sans doute pour les mêmes raisons, mais aussi parce qu’elle se dresse sur une colline exposée aux intempéries que ses pierres sont érodées.
Sa façade se caractérise principalement par la superposition de deux registres avec néanmoins quelques particularités.
L’arcature de la porte occupe toute la longueur de la façade. Les trois voussures, légèrement moulurées, sont soulignées d’un cordon à fleurs et à étoiles fortement altérées. Le cordon extérieur se retourne horizontalement et se prolonge sur l’embase des contreforts plats jusque sur les côtés. Six colonnettes annelées supportent les arcs.
Le deuxième registre est d’une proportion très élevée. Cinq arcs sur de hautes colonnes surmontées d’une corniche à encadrement s’inscrivent dans le pignon. Chaque cintre est accompagné d’un onglet orné de motifs simples.
Chacun repose sur des colonnettes à chapiteaux sculptés de feuillages et de rayures. L’arc central porte la trace d’une petite baie murée avec une pierre étrangement percée de petits trous.
Les murs latéraux ainsi que le clocher ont été reconstruits en moellons. Le clocher massif avec ses petites ouvertures n’a gardé de son origine que la base de la tour d’escalier, le reste ayant été détruit par la chute de l’ancien clocher.
La nef, désaxée par rapport au clocher, est dépourvue de colonnes et d’ornements. Le chevet droit prend jour à l’est par une large baie ogivale à meneau. Au niveau du chœur subsistent des vestiges de rots de colonnes. Derrière les murs blanchis à la chaux, un décor peint, ruban et fleurs rouges et bleues probablement du XIXe siècle.
L’entrée de l’édifice se fait par le côté dans une rangée de constructions rurales accolées à l’église.
La façade occidentale à été inscrite à l’inventaire des monuments historiques le 8 octobre 1986.
Cuve baptismale en pierre sculptée du XIIe siècle
Bénitier en pierre, table de communion.