Cheminer ensemble

Le numéro de décembre du journal paroissial “Au Fil de l’Antenne” vient de paraitre. Voici son éditorial :

Au cours du mois écoulé, nous avons été choqués, partagés entre colère et tristesse, par les résultats du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE). Je connais des personnes, directement ou indirectement impliquées, qui ont eu besoin et ont pu parler d’abus vécus, pas forcément dans l’Eglise… Ces révélations rendent nécessaires des changements dans nos façons de vivre en Eglise.

Presque au même moment, le pape François invite les catholiques du monde entier à une démarche qu’on appelle synode. Et ce synode porte justement sur la synodalité, c’est-à-dire « le fait de cheminer ensemble et de mettre en valeur la dimension communautaire de la vie chrétienne, dans la communion fraternelle, l’écoute communautaire de la Parole de Dieu, la célébration des sacrements et dans toutes les formes de participation des fidèles à la vie et à la mission de l’Eglise, chacun selon sa propre vocation. »

« La concomitance de ces deux événements a beau être fortuite, elle représente une opportunité pour avancer dans la réflexion sur les réformes de gouvernance dont l’Église a assurément besoin, au vu de la gravité des abus commis en son sein depuis des décennies et de son incapacité à les gérer en faisant droit aux victimes. [1]»

Ce Synode pose ces questions fondamentales suivantes : Comment ce « cheminement ensemble » se passe-t-il aujourd’hui dans notre paroisse ? Quelles étapes l’Esprit nous invite-t-il à franchir pour grandir dans notre « cheminement commun » ?

Pour nous aider dans notre réflexion, dix « pôles thématiques » nous sont proposés. A titre d’exemple, voici les deux premiers :

« 1. Les compagnons de voyage. Dans l’Église et dans la société́, nous sommes sur la même route, côte à côte. Dans votre Église locale, quels sont ceux qui « marchent ensemble » ? Quand nous disons « notre Église », qui en fait partie ? Qui nous demande de marcher ensemble ? Quels sont les compagnons de voyage avec qui nous cheminons, même en dehors du cercle ecclésial ? Quelles personnes ou quels groupes sont-ils laissés à la marge, expressément ou de fait ?

2. Ecouter. L’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés. Vers qui notre Église particulière a-t- elle « un manque d’écoute » ? Comment les laïcs sont-ils écoutés, en particulier les jeunes et les femmes ? Comment intégrons-nous la contribution des personnes consacrées, hommes et femmes ? Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux et des exclus ? Parvenons-nous à identifier les préjugés et les stéréotypes qui font obstacles à notre écoute ? Comment écoutons-nous le contexte social et culturel dans lequel nous vivons ? »

Comme prêtre de la paroisse du Pays de Matha, je suis frappé par le fait de rencontrer des catholiques pratiquants, comme on dit, mais aussi de nombreux « compagnons de voyage », lors des rencontres à l’occasion des obsèques, des baptêmes : par exemple, telle personne, choisie comme parrain ou marraine, qui a été baptisée, mais non catéchisée ou même non baptisée, et qui souhaite participer activement à la célébration… Je suis persuadé que parmi vous, lecteurs du Fil de l’Antenne, vous êtes nombreux à vous considérer comme tels.  Des questions pour notre communauté : comment êtes-vous écoutés ? comment mieux écouter ?

Nous organisons deux (premières) rencontres sur ces questions : le mardi 7 décembre à 15 h ou 20 h 30 (selon les disponibilités des uns et des autres). Vous pouvez trouver plus d’informations sur le site Internet de la paroisse : https://catholiques17.fr/matha/category/actualite/ ou répondre à l’adresse de la paroisse ou à paroisse-matha@orange.fr

Guy Auburtin, curé de la paroisse du Pays de Matha


[1] Dominique Greiner. Coresponsables. Editorial La Croix 02/11/2021