Editorial du numéro de mai 2024 du journal paroissial “au Fil de l’Antenne“
Dans les messes en semaine, après avoir écouté la Parole de Dieu, vient cette question « Alors, pour qui voulez-vous prier aujourd’hui ? ». Alors viennent des prénoms de personnes en souffrance, pour maladie le plus souvent ou en souffrance sociale. Et puis très vite les personnes dans des situations de conflit, en Ukraine, en Palestine ou ailleurs dans le monde. Et de temps en temps des drames dans notre pays : cette semaine les jeunes victimes de violence à la sortie du collège … Nous pourrions avoir la tentation de désespérer de l’humanité …
Mais nous venons tout juste de célébrer Pâques où les chrétiens célèbrent la mort et la résurrection de Jésus, la victoire de la Vie sur la mort. « Il est vraiment ressuscité ! Alléluia ! » Et cela change tout. En Jésus, Dieu a pris notre condition d’hommes, avec ce qu’elle a de plus aimable mais aussi de plus sombre, et sa victoire sur la mort est le gage de toute victoire de la vie. C’est là le message, qu’on appelle « kérygme », des tout premiers chrétiens, dont le pape François rappelle qu’il est premier, non seulement historiquement, mais parce qu’il est au cœur de la foi chrétienne. Et il le résume ainsi « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer ». (François EG 164[1])
Nous avons parfois du mal à voir dans nos vies des « signes de résurrection », c’est-à-dire des signes que la Vie est plus forte que la mort. Or chaque fois que des personnes se relèvent de situations où elles sont au plus bas, elles sont signes de cette vie. Je viens d’avoir eu le plaisir de suivre un parcours que vous pouvez retrouver en ligne « Eclats de résurrection [2]». J’en extrais le bref témoignage d’un prêtre engagé auprès des plus pauvres : « Je pense à Sophie, qui est une personne que je connais qui a mis beaucoup de temps avant d’obtenir un logement, avant de pouvoir être chez elle. Je me souviens de sa réaction le premier jour où elle est rentrée dans son appartement et où elle a dit « J’étais par terre et le Seigneur m’a relevée. J’étais dans le caniveau et il est venu me chercher. » C’est vraiment ses mots et ça, pour moi, c’est directement une mention de la résurrection. Le fait de dire que Dieu nous relève, c’est ce que dit la Bible quand elle dit ce que nous traduisons habituellement par résurrection. » Nous pouvons tous trouver dans nos vies ou celles des personnes que nous connaissons de tels témoignages…
A Pâques, 7 personnes ont été baptisées dans notre paroisse : 3 enfants petits ; cela c’est habituel, entre 20 et 30 chaque année. Mais aussi 1 adulte, 2 adolescentes et une fillette de 9 ans. Pour eux et elles, le baptême résulte d’un choix personnel. A un moment de leur vie, ils (elles) ont ressenti un appel … Et comme ils (elles) en parlent auteur d’eux, d’autres se lèvent. Au cours de la vigile pascale, une personne, jeune depuis longtemps, a fait sa première communion. Et le 15 juin, à Beauvais-sur-Matha, 3 adultes, dont 2 baptisées en 2021 et 2022, seront confirmées (voir article page 7). C’est ce qu’on appelle les « sacrements de l’initiation chrétienne ». Vraiment, il n’y a pas d’âge pour cela …
Vous allez dire qu’en mai, je devrais parler du mois de Marie : tournez la page …
Guy Auburtin
Curé de la paroisse du Pays de Matha
[1] EG : La joie de l’Evangile (Evangeli gaudium en latin), première lettre d’exhortation apostolique du pape François, 24 novembre 2013.
[2] Eclats de résurrection https://prieenchemin.org/retraite-en-ligne/eclats-de-resurrection/