Elle naît le 19 avril 1814 dans le quartier de Saint-Pallais à Saintes, dans une famille chrétienne. Son père est couvreur, sa mère couturière et lingère. Elle fréquente l’école pendant quelques années jusqu’à l’âge de 10 ans.
A 12 ans, Marie-Eustelle fait sa première communion et reçoit le sacrement de confirmation, mais elle connaît, à l’adolescence, un certain relâchement spirituel.
En 1829, une conversion totale lui fait rompre avec les préoccupations du monde. Aux railleries et persécutions, qui s’en suivent, elle oppose fermeté et douceur. A 22 ans, son confesseur, pensant la mettre à l’abri des tentations, lui propose d’entrer au couvent à La Rochelle. Or, Dieu la veut pour Lui mais dans le monde. Elle revient alors dans sa famille et, tout en travaillant comme couturière et lingère, sa dévotion eucharistique s’affirme et elle passe chaque jour de longues heures en oraison.
A 23 ans, après deux années d’attente, Marie-Eustelle peut enfin prononcer des vœux privés de virginité puis de pauvreté en se consacrant à Marie.
En 1839, son nouveau directeur spirituel prend un soin particulier de son âme de sa jeune paroissienne, l’autorise à communier chaque semaine, puis chaque jour, pratique inhabituelle à son époque, tout en la chargeant de l’entretien des linges et des ornements d’autels. Lorsque Mgr Villecourt, évêque de La Rochelle la rencontre, il reconnaît en elle une âme touchée par la grâce divine et lui prodigue conseils et instructions. A sa demande et par obéissance, elle écrit le récit de sa vie, qui restera inachevé́, sa santé s’étant fortement dégradée.
Elle meurt le 29 juin 1842, est enterrée dans le cimetière du faubourg, puis dans l’église Saint-Pallais.
Tout pour Jésus
A une époque où les laïcs communiaient peu souvent, Marie-Eustelle a un grand désir d’adorer Jésus présent dans le Saint-Sacrement, et de communier.
Elle prépare sa première communion, à l’âge de 12 ans, et en éprouve une grande joie : « Jésus entra dans mon âme qui ne le connaissait pas encore. Et pourtant, combien j’étais heureuse alors ! » (Vie de Marie-Eustelle, ch. 4)
Après une période de relâchement, elle se convertit, se confesse régulièrement, et obtient de pouvoir communier tous les 15 jours. « Ô Jésus, mon Amour ! Vous êtes mon tout en tout, mais c’est particulièrement dans l’Eucharistie. » (ch. 11)
Son désir de communier plus fréquemment se fait plus grand : « Quinze jours à attendre une communion nouvelle me paraissaient bien longs. […] Si je pouvais recevoir mon Dieu chaque dimanche, quel bonheur pour moi ! » (ch. 12). On l’autorise finalement à communier chaque dimanche, puis deux fois par semaine, et enfin chaque jour, ce qu’elle fera jusqu’à sa mort.
Elle ne se contente pas de communier : elle passe aussi des heures en adoration dans l’église, devant le tabernacle. « Notre divin maître m’inspira, de bonne heure, un attrait particulier pour le recueillement et la prière : je ne me plaisais qu’en sa présence, surtout au pied de son tabernacle. » (ch. 17)
« Je suis toujours transportée, je me sens hors de moi-même, quand je parle de ce sacrement divin : car je ne puis exprimer tout ce qui est dans mon coeur, ce qui le remplit, ce qui le ravit, ce qui le consume à ce sujet. » (ch. 27)