La cause de béatification

En novembre 2022, l’assemblée plénière des évêques de France a voté l’ouverture de la cause en vue d’une éventuelle béatification de Marie-Eustelle Harpain, née à Saintes, dans le diocèse de La Rochelle, en 1814, et morte en 1842.

La cause de béatification avait été ouverte dès les années 1860, mais n’avait toutefois été introduite à Rome qu’en 1921, avant d’être à nouveau oubliée. Au mois de novembre 2022, les évêques de France réunis à Lourdes ont donné leur accord pour la réouverture du dossier.

En mars 2024, le Saint-Siège a donné son Nihil Obstat, qui autorise l’ouverture de la phase diocésaine de la cause de la Servante de Dieu, Marie-Eustelle Harpain.

L’administrateur apostolique Sede Plena du diocèse de La Rochelle a donc établi un décret pour rendre public la demande du postulateur et lancé les travaux de l’enquête diocésaine.

A présent, les théologiens et les historiens sont à l’étude des écrits de Marie-Eustelle et des archives la concernant.

Les étapes d'une béatification

QU’EST-CE QU’UN SAINT ?

Pour devenir saints, pas besoin d’avoir accompli des œuvres extraordinaires, ni d’être martyr, ni encore d’avoir fait des miracles de son vivant, pas besoin non plus d’être religieuse ou prêtre (même si, bien entendu, tout cela est très bien !).

Nous sommes tous appelés à la sainteté, c’est-à-dire à l’amour de Dieu et de nos frères et sœurs. Nous sommes appelés à aimer comme Dieu, qui seul est saint !

Après leur mort, certains chrétiens ont une réputation particulière de sainteté. L’Église catholique peut étudier leur vie, et discerner pour vérifier qu’ils peuvent être proposés comme modèles de vie et comme intercesseurs auprès de Dieu à l’ensemble des fidèles.

COMMENT l’EGLISE DECLARE-T-ELLE UN FIDÈLE BIENHEUREUX OU SAINT ?

Les différentes étapes :

  1. La demande à un postulateur. Lorsque des fidèles souhaitent qu’une personne soit reconnue sainte, ils confient leur demande à un postulateur. Celui-ci s’adresse à l’Évêque du lieu où est mort le fidèle. Ce peut être l’Évêque lui-même qui lance la procédure, en désignant un postulateur (ce qui est le cas dans la procédure de Marie-Eustelle).
    Le rôle du postulateur est de promouvoir la cause.
    Le fidèle dont la cause de béatification est entreprise est appelé Serviteur / Servante de Dieu.
  2. L’enquête diocésaine. Elle est confiée par l’Évêque à un délégué ainsi qu’à un promoteur de justice qui veillent au respect de la légalité de la procédure, et à un notaire actuaire qui en est le greffier.
    Après avoir reçu les avis favorables des évêques et du Saint-Siège, l’enquête commence par le travail de théologiens qui devront étudier tous les écrits de Marie-Eustelle et remettre un rapport sur sa personnalité et sa spiritualité.
    En parallèle, des historiens et archivistes devront rechercher et étudier tous les documents historiques qui concernent la cause et remettre un rapport détaillé.
    Suite à ces travaux, le promoteur de justice interrogera des témoins afin de mettre en valeur la persistance de la réputation de sainteté de la Servante de Dieu aujourd’hui.
  3. La transmission à la Congrégation romaine pour les Causes des Saints. À l’issue de l’enquête diocésaine, les actes – documents, rapports et témoignages – sont transmis par l’Évêque à la Congrégation pour validation, puis soumis à l’examen de consulteurs historiens et théologiens qui donnent un avis critique. Les cardinaux et évêques délibèrent en dernier lieu.
  4. L’héroïcité des vertus. Le congrès des cardinaux et évêques décide de l’opportunité de soumettre le cas au pape, en vue de la déclaration d’héroïcité des vertus, c’est à dire ” la perfection de l’amour humain et chrétien, et son déploiement dans toute la vie “.
    Une fois ce décret publié par décision du pape, le Serviteur de Dieu est qualifié de ‘Vénérable’.
  5. La reconnaissance d’un miracle. Sauf pour un martyr, c’est une étape nécessaire avant la béatification. Phénomène prodigieux ou guérison inexplicable dans l’état actuel de la médecine, le miracle comporte une dimension spirituelle essentielle à sa qualité de signe de la volonté de Dieu. Il fait d’abord l’objet d’une enquête diocésaine menée là où a été constatée une guérison ou le phénomène, puis la procédure se poursuit devant la Congrégation romaine pour les causes des saints. Au terme de la procédure romaine, le congrès des cardinaux et évêques délibère sur l’opportunité de présenter le cas au pape en vue de la déclaration d’un miracle obtenu par l’intercession du Vénérable.
    Ayant en mains l’avis de la Congrégation, le pape décide librement, en conscience.
  6. La béatification : La foi du peuple chrétien dans la sainteté du fidèle, l’héroïcité de ses vertus et le miracle attribué à son intercession sont les trois arguments nécessaires à la décision du pape d’ordonner la béatification du fidèle, qui sera dès lors appelé Bienheureux / Bienheureuse.
    Les bienheureux font l’objet d’un culte public, réduit cependant à certains diocèses ou communautés religieuses.
  7. La canonisation exigera la reconnaissance d’un autre miracle survenu après la béatification, pour qu’un Bienheureux soit déclaré Saint.
    Les saints peuvent être fêtés au-delà du diocèse, dans l’Église universelle. Ils sont inscrits au calendrier liturgique de la prière publique de l’Église, pour être fêtés et priés à un jour déterminé.

D’après le site du diocèse d’Evreux