Homélie donnée par Mgr Colomb jeudi 30 mai – Ascension

31 Mai 2019

Homélie donnée par Mgr Colomb jeudi 30 mai – Ascension

1) « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem : à vous d’en être les témoins ». Après le drame de la passion, l’Ascension est la seconde épreuve, la seconde séparation, que le Fils de Dieu impose à la foi de ses disciples. Mais de cette nouvelle exaltation, les apôtres sortiront grandis, affermis dans leur espérance, forts dans la foi. Jésus retourne aujourd’hui à la gloire des cieux, mais il ne nous laisse pas orphelins : bientôt, le Père et le Fils enverront sur terre l’Esprit-Saint, qui viendra illuminer notre vie de ses sept dons et nous révéler, dans sa plénitude, le sens ultime de notre histoire. Notre attitude est souvent semblable à celle des apôtres : nous contemplons avec admiration « ce que Jésus a fait et enseigné depuis le début de son ministère jusqu’à ce qu’il soit élevé au ciel », mais nous demeurons en quête de signes, de preuves concrètes, de nouvelles manifestations divines. Comme les apôtres, il nous arrive d’interroger Jésus-Christ avec audace sur le sens de son amour et de sa mission terrestre : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Nous peinons à comprendre que notre Dieu est un maître plein de bonté et d’humilité ; qu’il ne vient pas venger dans le sang et par la force, le péché des hommes, mais qu’il se laisse toucher de compassion devant leurs faiblesses, leurs handicaps, leurs cécités spirituelles. De nouveau, Jésus nous rappelle aujourd’hui qu’il ne nous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité pour nous aider sur notre chemin de conversion : «vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre».

2) C’est au nom de Jésus-Christ que le Père enverra bientôt son Esprit-Saint pour renouveler la face de la terre. L’ascension signale donc l’accomplissement de la mission rédemptrice. « Le Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, figure du sanctuaire véritable ; il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu ». Enlevé à nos yeux de chair, Jésus-Christ continue auprès du Père son rôle d’intercesseur. L’Ascension est l’inévitable prélude à notre envoi en mission. Hier en Galilée, aujourd’hui à Puilboreau, le Christ exerce notre fidélité à l’Evangile et nourrit notre zèle pour sa maison, en substituant à sa présence corporelle une présence plus éminente, toute spirituelle. Dans une société où triomphent l’oubli de Dieu et le mépris pour ses commandements, le chrétien doit, dans le silence et la tranquillité de son quotidien, rendre témoignage à la beauté du mystère de Jésus, mort et ressuscité pour nous sauver. Mener une vie cohérente et conforme en tout point à la grâce baptismale n’est pas toujours facile, mais nous savons que nous ne sommes jamais seuls. L’Esprit-Saint nous devance sur les sentiers raboteux de la vie. « Jean a baptisé avec l’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés ». L’Ascension nous invite à développer dans notre vie d’union à Dieu les dispositions d’une confiance toute simple, humble et filiale vis-à-vis de notre Père des cieux. C’est de lui que nous vient tout don parfait ; c’est à son école que nous sommes progressivement conduits de l’enfance spirituelle à l’âge adulte de la foi.

3) L’Ascension nous invite enfin à intensifier notre désir du ciel : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ». Nous vivons dans l’attente du retour glorieux de Jésus-Christ, « non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent ». Or, notre attente ne doit pas être inactive. Qu’un élan de joie et d’enthousiasme anime notre vie, afin qu’en ce monde, tout chante et proclame le triomphe du Ressuscité sur la mort, sur le péché, sur le monde. « Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable, le grand roi sur toute la terre ». Préparons avec ferveur les chemins de la moisson évangélique. Il n’existe pas une quantité infinie de routes vers le ciel : la sainteté nous offre un programme de conversion extrêmement simple et aisé. « Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis ». Si nous levons aujourd’hui nos regards vers le ciel pour contempler le Ressuscité, que ce soit avec les yeux du cœur, dans la force d’une foi profonde et aimante. Soyons toujours conscients de la présence agissante du Christ à nos côtés et de l’extraordinaire vitalité de ses mystères. Suivons le Christ qui est la voie, la vérité et la vie, en étant dociles à ses enseignements et réceptifs à l’exemple de ses vertus : oui, vraiment, « nous avons là un chemin nouveau et vivant », comme le dit si bien l’auteur de l’épître aux Hébreux.

+ Georges Colomb

Évêque de La Rochelle et Saintes

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