Homélie donnée par Mgr Colomb dimanche 19 janvier 2020

20 Jan 2020

Dimanche 19 janvier 2020

2ème dimanche du T. O — Année A

(Is 49, 3.5-6; Ps 39 -40; 1 Co 1, 1-3; Jn 1, 29-34)

” Je ne le connaissais pas” Quelle affirmation étonnante de la part de Jean-Baptiste, le cousin de Jésus, celui qui avait tressailli dans le sein de sa mère à la salutation de Marie, mère de Jésus. Je ne le connaissais pas…

Le mystère de la personne de Jésus a déchiré ses contemporains. Qui es-tu ? Est-ce toi le messie attendu ou devons-nous en attendre un autre ? Es-tu celui qui doit venir ?

Loin d’être uniquement historique cette question nous rejoint au plus intime de notre quotidien de baptisés et oriente la force de notre engagement dans l’Eglise. Dirons-nous avec Jean-Baptiste “je ne le connais pas” ou, par la grâce de notre baptême confesserons nous le Sauveur qui nous ouvre les portes de la sainteté et fait de nous des porteurs de la Bonne Nouvelle pour nos frères ?

Je ne le connaissais pas  

Connaître ici veut dire regarder avec les yeux et l’intelligence du cœur pour dépasser ce que nos yeux de chair nous donnent à voir. Connaître veut dire aussi se laisser conduire par l’Esprit Saint pour lire les événements de ce monde à la lumière des écritures et de la tradition.

Jean-Baptiste n’était pas capable de reconnaître en son cousin Jésus le messie, l’envoyé de Dieu annoncé par les prophètes avant que l’Esprit saint ne le désigne pour lui et pour nous comme l’Agneau de Dieu, le sauveur.

L’espérance première d’Israël dont témoigne Isaïe se limitait à la libération du peuple de Dieu réduit en esclavage dans des nations païennes. Mais les prophètes ont compris que la promesse de Dieu était bien plus grande que l’espérance d’Israël et que le Serviteur de Dieu serait aussi ” la lumière des nations”, pour que le salut de Dieu “parvienne jusqu’aux extrémités de la terre”.

A l’espérance d’un messie guerrier et pourfendeur des ennemis a succédé l’attente d’un serviteur faisant don de lui-même. Ainsi pouvons-nous lire dans le psaume :”Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens. »

Et c’est bien ce qui se joue au bord du Jourdain. C’est Jésus lui-même qui déjà se donne comme serviteur avant de devenir lumière des nations et tête de l’Eglise.

Le salut donné en Jésus Christ concerne tous ceux qui “invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ” nous dit l’apôtre Paul. L'”’Église de Dieu qui est à Corinthe” est membre de la grande Eglise universelle qui rassemble tous les baptisés et dont le Christ est la tête. Bien sûr cette Eglise est imparfaite, divisée, pécheresse et même malade mais elle est voulue par Dieu comme signe de son Alliance et elle est sauvée selon la promesse faite à Pierre :”la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle” (Mt 16, 18)

Celui que Jean-Baptiste désigne comme l’Agneau de Dieu, est bien venu enlever le péché du monde et sauver tous les hommes pour les rassembler en un seul corps dont le Christ est la tête. Le terme “enlever” ne rend pas compte de toute la force de cette affirmation. Jésus est venu littéralement arracher ce monde à l’emprise du mal, au règne du péché. Le péché d’Adam, mais aussi le nôtre, celui de l’homme qui se crée de faux dieux (l’argent, la gloire, les possessions matérielles) et se rend esclave de ces idoles.  

C’est l’Esprit Saint qui a révélé à Jean-Baptiste la vraie nature de son cousin, de Jésus de Nazareth, le fils de Joseph et de Marie.  Malgré les apparences, cet homme-là n’a rien d’ordinaire. Après le Jourdain, c’est par ses paroles et ses actes qu’il témoignera de Celui qui l’a envoyé.

Nous aussi nous pouvons dire avec Jean-Baptiste ” avant je ne le connaissais pas”.  Mais  c’est dans la foi de notre propre baptême que nous reconnaissons en lui le Fils de la promesse.

Baptisés dans l’Esprit pour recevoir le Salut et être saints.

Ecoutons encore Paul. Il s’adresse à nous, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints. Dans ce très court texte il nous rappelle que le Christ Jésus est à la fois au centre de l’histoire des hommes et au centre de chacune de nos vies. Il nous rappelle aussi que nous sommes appelés à être saints, sans considération de notre race, de nos origines, de notre nationalité, nous qui avons été baptisés dans la mort et la résurrection du Christ.

Il nous appartient de veiller à cette présence de Dieu au centre de nos vies. Il nous appartient de nourrir notre foi pour que reste vive la flamme allumée au baptême et que nous comprenions que nous sommes appelés à la mission comme Paul  lui-même “appelé par la volonté de Dieu pour être apôtre du Christ Jésus”.

Si Paul est à Corinthe, ce n’est pas par choix mais pour répondre à un appel et, comme dit le psaume ” [dire] ton amour et ta vérité à la grande assemblée”.

Avec le baptême de Jésus s’achève le temps de la prédication de Jean le Baptiste mais s’ouvre une ère nouvelle qui durera aussi longtemps que l’Eglise, celle des disciples envoyés pour annoncer les merveilles de Dieu.

+ Georges Colomb

Évêque de La Rochelle et Saintes

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