Dix participants à la messe d’installation d’un prêtre ont été enlevés dans la matinée du dimanche 11 avril 2021 à la Croix-des-Bouquets (Haïti). Parmi eux, le père Joseph Evens, ancien curé de Tonnay-Charente, dans le diocèse de La Rochelle.
L’enlèvement a eu lieu sur la route de la Croix-des-Bouquets, en périphérie de Port-aux-Prince la capitale du pays. Ce sont des membres du groupe armé « 400 mawozo » qui les ont enlevés et réclament depuis une forte somme d’argent, une pratique courante en Haïti où sévit un climat politique délétère et une insécurité générale. Aux dernières nouvelles, les négociations étaient toujours en cours.
Parmi les kidnappés, se trouve le Père Joseph Evens, une figure bien connue de la paroisse de Tonnay-Charente, en Charente-Maritime, où le prêtre issu de la société des Prêtres de Saint-Jacques a été curé jusqu’au mois de juin dernier. A ses côtés, les ravisseurs détiennent également deux religieuses, trois laïcs et quatre prêtres, dont trois autres de la société de Saint-Jacques.
“Des pleurs et des grincements des dents” quotidiens
La Conférence haïtienne des religieux a exprimé sa profonde douleur, mais aussi sa colère “devant la situation infrahumaine dans laquelle nous pataugeons depuis déjà plus d’une décennie”. Dans un communiqué, la CHR déplore “des pleurs et des grincements des dents” quotidiens, et pourtant “les dits responsables de ce pays, tout en s’accrochant au pouvoir, sont de plus en plus impuissants et, tout autant inexistants si nous considérons la responsabilité d’un pouvoir établi selon les normes qui régissent une nation”.
Dans un communiqué commun, la Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France expriment leur “très vive inquiétude” suite à cet enlèvement. “La grande pauvreté de ce pays alliée aux contestations politiques accroit l’insécurité déjà très prégnante depuis de nombreuses années”, lit-on dans le texte publié le 12 avril.
“L’Eglise de France et la vie religieuse connaissent une proximité particulière avec l’Eglise d’Haïti et l’ensemble de ce pays. Dans ce temps d’angoisse pour nos frères et sœurs kidnappés, elles veulent assurer les catholiques d’Haïti et tous ses habitants de leur soutien et de leur prière. Les deux conférences enjoignent les ravisseurs de libérer les hommes et les femmes de paix qu’ils ont enlevés et de ne pas ajouter encore de la haine là où se trouvent déjà la pauvreté et l’insécurité”.