Prions pour que le sacrement des malades donne aux personnes qui le reçoivent, ainsi qu’à leurs proches, la force du Seigneur, et qu’il soit de plus en plus pour tous un signe visible de compassion et d’espérance.
En février, le Pape nous invitait à prier pour les malades en phase terminale. Son attention portait sur l’accompagnement humain et médical. Il se penche à nouveau vers les malades mais sous l’angle du sacrement des malades qui est à leur disposition. Il est un soutien dans la faiblesse, une compassion de la communauté chrétienne, une porte d’espérance qui s’ouvre sur la vie.
La maladie qui engage le pronostic vital, le grand âge, une grande fatigue psychique, la perspective d’une opération grave font éprouver la fragilité de la vie. Ces états de fragilité rappellent que nous sommes mortels. C’est là que le sacrement vient à notre secours. Le baptême, l’eucharistie, la confirmation, la réconciliation donnent la vie, la nourrissent, la fortifient et la libèrent en vue de l’avenir. L’onction des malades ressaisit toutes ces dimensions. Le geste de l’huile renouvelle celui du baptême et de la confirmation. La célébration, quand c’est possible, est accompagnée de la réconciliation et de l’eucharistie. C’est toute la sollicitude divine qui vient au secours du malade pour qu’il vive de la vie de Dieu. Les prières ne sont pas là pour demander une guérison physique ou un miracle, elles demandent la réunification de la vie divine dans la vie corporelle.
Dans l’Évangile, Jésus est particulièrement attentif aux malades. Souvent la guérison s’accompagne d’une parole comme « tes péchés sont pardonnés » ou bien « va et ne pèche plus ». La guérison corporelle est le signe de l’œuvre divine qui est le vrai trésor. Dans la parabole de l’homme tombé aux mains des bandits, le Samaritain, figure de Jésus, conduit le blessé à l’auberge. Le Pape voit cette auberge comme l’Église. Celle-ci pourra poursuivre les soins commencés avec l’huile et le vin – les sacrements – avec une présence et des gestes de compassion. L’Église se mobilise ainsi parce que ce sont des moments forts dans la vie d’une personne. Aujourd’hui, ce sacrement se célèbre aussi dans l’église paroissiale ; les malades sont alors au centre de l’attention de la communauté.
Une porte s’ouvre. Pour certains elle s’ouvre sur un regain de forces humaines pour affronter la maladie ou l’épreuve et parfois guérir. Pour d’autres, c’est la porte du ciel qui s’ouvre. Cette porte qui pouvait apparaître redoutable devient accueillante, et c’est en paix qu’ils marchent vers elle, dans l’horizon de la miséricorde de Dieu. Ils sentent que là est leur avenir, et ce sont eux qui parfois réconfortent et encouragent leurs proches.
Le sacrement n’opère pas d’une manière magique. Le mystère de la personne et de sa liberté demeure. Parfois le chemin est long qui mène au sacrement et à la réconciliation intérieure source de paix. Ceux-là aussi, nous les portons dans notre prière.
Daniel Régent sj.,
directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France