Prions pour que les dirigeants politiques soient au service de leur peuple ; qu’ils œuvrent en faveur du développement humain intégral et du bien commun, tout en se souciant de ceux qui ont perdu leur emploi et en donnant la priorité aux plus pauvres.
“Politique“ vient du mot grec qui signifie la cité. Elle désigne une unité à maintenir et construire. Les dirigeants politiques ont la charge des communes, des départements, des régions, des pays. Selon leurs responsabilités ils organisent les services, réagissent aux événements. Ils ressemblent à des chefs d’orchestre, à la différence que la musique qu’ils interprètent n’est pas écrite à l’avance. Les musiciens sont les citoyens dont ils ont la charge. La musique a pour but de créer une ambiance dans laquelle il fasse bon vivre, et où la joie des uns nourrit celle des autres. Les avis peuvent être divers sur le but recherché et la manière d’y parvenir. Tous, engagés ou non, participent par leur attitude à la réalité commune.
Le Pape dans l’intention de ce mois utilise les mots de “développement intégral“ et de “bien commun“. Tâche admirable qui dépasse la mesure de l’homme. Le but est que chacun s’épanouisse en donnant le meilleur de lui-même. Ceci suppose que chacun, les dirigeants politiques en premier, se préoccupe de la croissance des autres, dans le respect de la sienne. Le pape Paul VI disait que « la politique est une des formes les plus élevées de la charité ».
Le concert politique suppose que les jeunes citoyens soient formés à la perspective que le bien commun prime sur le confort individuel et qu’ils apprennent que leur manière de vivre a une influence sur cette belle œuvre du vivre ensemble.
Les personnes en charge de la politique sont soumises à de multiples tentations. La soif du pouvoir, de la gloire, de l’argent ; la peur des rivaux potentiels ; la pression des lobbys… Les décisions à prendre nécessitent courage et droiture. Les dérapages, en particulier des mesures injustes, discréditent la fonction, suscitent le désengagement ou le choix des extrêmes. L’art de la négociation cède alors le pas au conflit. Les tempêtes font partie de la vie ; tenir la barre est alors plus que jamais nécessaire. Chacun y contribue en veillant à ne pas jeter d’huile sur le feu. L’attention aux plus pauvres est un bon critère d’action.
Le service politique est grand ; il mérite qu’on en parle avec prudence et respect. Cela aide chacun à honorer la mission qui est la sienne.
Daniel Régent sj.,
directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France