Electrohypersensibilité ?


Pour comprendre mieux ce qu’est l’électrosensibilité et la souffrance qu’occasionnent sur certaines personnes les ondes émises par les antennes qui se multiplient au cœur de nos paysages, vous pouvez lire les deux témoignages ci-après:


Qu’est-ce que l’électro hypersensibilité : 2 témoignages, lanceurs d’alerte !
Un nombre croissant de personnes développent une intolérance physique aux fréquences artificielles et basculent dans l’électrohypersensibilité. Ces personnes deviennent progressivement intolérantes à tout ou partie du spectre électromagnétique, l’organisme réagissant à des expositions de plus en plus faibles et à des gammes de fréquences de plus en plus étendues. Au-delà d’un certain stade, elles peuvent développer un syndrome d’intolérance aux produits chimiques, appelé MCS (sensibilité chimique multiple).
Témoignage du Père Yves BRILLET :
« Je suis électrohypersensible (EHS) et chimicosensible (MCS) depuis juin 2017. J’ignorais tout de ces syndromes. J’habitais un presbytère tout près d’un château d’eau sur lequel il y avait plusieurs antennes. J’étais à l’église au milieu d’une assemblée très connectée. J’ai ressenti « comme une pluie » qui s’abattait sur moi. C’est un ingénieur informaticien, membre du conseil pastoral , qui a mis un nom sur ce qui m’arrivait et m’a remis une documentation avec 4 adresses de médecins spécialistes. J’ai contacté le Dr Yves Rafalovitch, près de Lyon, lui-même électrosensible. Il m’a donc conseillé plusieurs mesures de protection : casquette, foulard, une sorte de cape, lit cage de Faraday et quelques conseils alimentaires. La première mesure était de quitter le presbytère ; j’ai cherché plusieurs endroits dans les environs de Troyes, aidé du vicaire général. Ne trouvant rien, j’ai sollicité mon frère et ma belle-sœur qui avaient une maison indépendante de la leur, en Mayenne et j’y ai logé deux ans avant  de venir habiter le monastère des sœurs bénédictines dont la prieure était sensibilisée à ces questions environnementales et a fait protéger les ordinateurs des sœurs.
Au début l’entourage a réagi de manière sceptique ; « c’était psychologique ». Les médecins ne connaissaient pas.
Ce qui a changé dans ma vie c’est que j’étais prêtre en paroisse, heureux de l’être, pour devenir aumônier d’une communauté religieuse. Je suis religieux Fils de la Charité. Je vivais en petite communauté (3) ; aujourd’hui j’habite seul dans un logement du monastère. J’ai la chance-ou la grâce !- d’avoir une communauté de religieuses très fraternelles et de m’être fait des amis laïcs mais chez lesquels je ne peux pas aller du fait de tout ce qui est électromagnétique.
Je n’ai pas d’électricité, je n’ai qu’une petite lampe que j’ai du mal à supporter. Ce que je ressens-par les portables, l’électricité- ce sont de vives brulures de langue et du palais. Je ne peux plus conduire à cause de l’électromagnétisme  produit par le moteur.
Je suis en lien épistolaire avec des EHS et suis adhérent de l’association « Zones blanches ». C’est important de ne pas rester isolé ; on se donne des renseignements pratiques pour tâcher de mieux vivre.
Ce que je voudrais dire, c’est qu’il est important d’être prudent dans l’utilisation des portables (que j’utilisais beaucoup) et tout le matériel informatique : les ondes ne sont pas innocentes.
Mais associé à cela je suis «  handicapé » par les encres d’imprimerie et ne peux que difficilement lire …et écrire au stylo !
Je célèbre la messe chaque matin mais les éclairages me sont de plus en plus difficiles. Je m’accroche à la prière, c’est un grand combat ! »
Témoignage de Claire PIERRE :
« J’ai découvert mon électrohypersensibilité en 2006. Dans la vie professionnelle et personnelle  je passais des heures au téléphone et également au portable ; les premières alertes : de violents maux de tête principalement du côté droit où je portais de façon spontanée le téléphone, un stress et énervements inhabituels, des impressions de paralysies faciales, une fatigue générale constante, des insomnies ,  plus inquiétant encore d’énormes pertes de mémoire alors  qu’à cette époque j’avais 55 ans et me sentais au mieux de ma forme. Au début, j’ai mis cela sur le compte du surmenage, en tant que cadre du social je travaillais beaucoup et souvent très tardivement.
Même si cela va faire sourire, c’est un rêve violent qui m’a alertée : j’étais sur un champ de bataille arrosée au lance-flammes. Réveillée en sueur, j’ai pris au sérieux ce signe et me suis renseignée. Ma sœur qui habitait dans le sud du département se plaignait elle aussi de maux similaires et pour nous deux, cela s’est amplifié avec la mise en place de la Wifi. Mon beau-frère ayant travaillé dans les télécommunications téléphoniques a pris au sérieux  ce qui nous vivions et s’est renseigné…Il existait bien des personnes électrohypersensibles et les témoignages commençaient à affluer.
L’entourage était très sceptique souvent  moqueur. J’ai pu néanmoins sensibiliser le milieu professionnel et éviter les pollutions principales en maintenant dans l’association qui m’employait  l’ensemble de la téléphonie en filaire et éviter aussi le Wifi. Sinon, j’aurai dû démissionner. Il n’empêche que j’ai terminé ma carrière exténuée –malgré le port de vêtements anti ondes- et dormant sur un matelas gonflable dans le couloir de ma résidence rochelaise « haut de gamme », les autres pièces étant complétement arrosées par les ondes wifi du voisinage (entre temps j’avais acheté un détecteur à ondes électromagnétiques  de marque Cornet). L’âge de la retraite ayant sonné, j’ai cherché un nouveau lieu de vie et par chance ou par grâce, j’ai trouvé un appartement peu impacté par les ondes à Montguyon ! Ouf !
Le constat c’est que les électrosensibles sont souvent vécus comme des personnes un peu spéciales, pour pas dire un peu dingos ! Hors, selon les statistiques de l’ANSES (2018) 5% des français soit 3,5 millions de personnes ont cette sensibilité qui n’est pas une maladie mais la résultante de la perception sensible d’une pollution invisible. Je suis adhérente à l’association « Robin des toits ».
Ce que ça a changé dans ma vie : tout ! Imaginez-vous ne plus pouvoir rester en ville, fini les petits restos, les balades sur le port ou en centre-ville et  un repos bien mérité sur une plage…, fini aussi les voyages et l’accueil à l’hôtel ou maintenant la wifi est partout. A chaque fois que je pars avec mon Jumpy aménagé il me faut deux trois heures pour trouver une zone blanche et passer la nuit dans des endroits  très isolés où généralement personne ne s’attarde…
Un seul conseil : restez en filaire et limitez votre usage du portable au strict nécessaire. Trop tard me direz-vous, l’addiction est là !
Coordonnées des associations d’information, d’aide et de soutien :
https://asso-zonesblanches.org
www.robin des toits.org
Pour les contacts : contact@robindestoits.org  ou charentemaritime@robindestoits.org