Semaine missionnaire mondiale : Me voici, envoie-moi

13 Oct 2020

L’Eglise catholique célèbre le 18 octobre le Dimanche de la mission. En France, il est précédé par la Semaine missionnaire mondiale dès le 11 octobre. Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes, directeur des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) en France depuis le mois d’avril, répond au KTOmag.

Depuis quand existe le Dimanche de la Mission et la Semaine missionnaire mondiale ?

Le Dimanche de la Mission a été mis en place au niveau de l’Eglise universelle sur demande du Conseil central de la Propagation de la Foi, à Lyon en 1926. C’est à partir de ce Dimanche de la Mission qu’on extrapole en fonction des pays pour proposer une Semaine missionnaire mondiale, parfois un mois missionnaire, en octobre. Ce sont des habitudes pastorales locales. Ce qui est véritablement institué, c’est le dimanche de la Mission, depuis 1926.

Les Eglises à travers le monde sont-elles suffisamment en lien entre elles ?

Les Eglises, aujourd’hui, ont des liens. Bien-sûr, elles ont des spécificités locales. Mais il y a énormément d’échanges de ce que l’on appelle les « ouvriers apostoliques » : d’une part, les congrégations religieuses, tous les missionnaires qui dans l’histoire ont fait les liens entre leurs terres initiales et leurs terres d’attache, et d’autre part, les Fidei Donum qui ne sont plus uniquement dans le sens ‘Eglises de toujours’ vers les ‘Eglises jeunes’ mais aussi entre les ‘Eglises jeunes’.

Il y a en effet des Fidei Donum qui viennent d’Amérique latine et qui vont assurer un travail pastoral en Afrique. Il y a aussi les Eglises d’Asie qui envoient, notamment en France, des Fidei Donum qui viennent assurer un travail pastoral en France de différents continents. Il y a donc beaucoup d’échanges intercontinentaux entre ces Eglises.

Une autre manière de notifier ces échanges, c’est le travail réalisé entre les Conférences épiscopales, qui peut être assez fréquent. Enfin, il y a les jumelages qui sont vécus directement tant par les paroisses que par les diocèses. Ces jumelages sont sources de nombreux d’échanges entre les Eglises.

Pourquoi promouvoir la mission au loin, alors que le travail missionnaire de proximité est aujourd’hui urgent et nécessaire ?

De par le baptême, tout chrétien est appelé à annoncer l’Evangile. Et le message du Christ, qui nous est rappelé dans l’Evangile, c’est d’annoncer la Bonne nouvelle jusqu’aux confins de la terre. C’est ce que nous faisons dans le cadre de la mission Ad Extra. On ne peut pas penser une Eglise qui ne ferait que de la mission qu’autour d’elle. Il faut élargir son cœur aux dimensions du monde. C’est cela le christianisme, et c’est pour cela que la mission existe.

Le travail de proximité missionnaire a toujours été nécessaire. Il est plus ou moins urgent en fonction des époques mais bien entendu le travail Ad Extra est aussi essentiel. C’est parce que l’on est capable d’ouvrir son cœur et d’annoncer Jésus Christ jusqu’au bout de la terre qu’on est capable de le faire chez soi, et vice versa. Donc ce n’est pas du tout à opposer : le travail missionnaire de proximité est complémentaire, marche avec, est nécessaire pour permettre le travail missionnaire Ad Extra.

Quel est le rôle des Œuvres Pontificales Missionnaires ?

Le rôle des OPM – qui nous a encore été rappelé par le Saint-Père, lors de son intervention aux OPM en mai dernier –, on marche un peu sur deux jambes : à la fois la prière et la charité (ou le partage). Nous sommes là pour réveiller la conscience missionnaire des fidèles, leur rappeler leur devoir de mission Ad Extra. Tout le monde ne peut pas bien sûr partir en mission, tout le monde n’est pas appelé à quitter sa famille pour évangéliser sur d’autres continents. En revanche, tout le monde peut prier et partager pour aider matériellement à ce travail missionnaire qui nécessite forcément des moyens, comme partout.

C’est donc ce rôle qu’ont les OPM : réveiller le sens missionnaire des fidèles, leur rappeler qu’il est lié à leur baptême, et les inviter à la prière et au partage. C’est ce que nous essayons de faire particulièrement pendant ce mois d’octobre, pendant cette Semaine missionnaire. C’est le message du Dimanche des missions. 

La Lyonnaise Pauline Jaricot (1799-1862) a été à l’origine de ces Œuvres. Un miracle a été reconnu par son intercession au printemps dernier. Quel est le message de cette femme dont on attend la béatification ?

Pauline Jaricot est une femme de prière et une femme d’action. Pour Pauline Jaricot, on ne peut servir Jésus-Christ qu’en l’annonçant. Pour cela, elle va utiliser tous les moyens et toutes les circonstances qui existent à son époque, notamment la question de la réévangélisation – on est dans une Europe qui a été bousculée par la Révolution française – et tout va être bon pour cela. Pour évangéliser, pour annoncer Jésus-Christ, il faut que les hommes soient debout.

C’est pour cela qu’elle va s’intéresser à la cause ouvrière. Il faut que la vie soit possible, que les gens soient éduqués. Elle va donc s’intéresser aussi à tout ce qui est enseignement. C’est une femme très complète et qui s’adresse à notre temps puisque comme à son époque, le monde est bousculé. Le nôtre l’est aussi, pour d’autres raisons, et peut-être avec d’autres finalités et d’autres questions qui se posent.

Dans ce monde d’aujourd’hui, Pauline Jaricot nous rappelle le principe essentiel de l’annonce du Christ. Il faut absolument continuer à annoncer l’évangile. Aucune époque n’est plus mauvaise qu’une autre : il faut la saisir, être une femme de son temps, être un homme de son temps. Mais toujours avoir comme finalité que si nous sommes chrétiens, c’est pour partager ce bonheur que nous avons et annoncer l’évangile.

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