Dieu se fait proche des hommes (homélie de Mgr Colomb, 20 décembre 2020)

21 Déc 2020

4e DIMANCHE DE L’AVENT

“C’est Dieu qui bâtit notre Église, nous sommes les humbles artisans de cette construction”, a expliqué Mgr Georges Colomb dans son homélie pour le 4e dimanche du l’Avent, le 20 décembre 2020. Dieu se fait proche des hommes et il attend notre consentement, a souligné l’évêque de La Rochelle et Saintes.

1ère lect. : 2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16                
Ps : Ps 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29
2ème lect. : Rm 16, 25-27                        
Évangile : Lc 1, 26-38

Le roi David voulait construire un temple pour Dieu. Et voilà que loin de l’en remercier, Dieu lui donne une sérieuse leçon d’humilité, suivie d’une grande promesse.

Le roi David, aussi grand soit-il tient toute sa puissance de Dieu. “C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.” Tout ce que possède David, il le doit à Dieu. Et Dieu ne lui demande pas de lui construire une maison. On ne peut décider à la place de Dieu. On ne peut assigner Dieu à résidence. David se trompe quand il pense qu’il peut donner quelque chose à Dieu. Tout est don, pour David comme pour nous. 

Plein de tendresse et de miséricorde pour les hommes, Dieu se révèle comme un père plein de bonté qui veut faire sa demeure au milieu des hommes. Son projet pour le monde, il le dévoile à David : “Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi… Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils”. Chers frères et sœurs, nous sommes nous aussi des successeurs, des héritiers, de qui me direz-vous , Et bien de ceux qui nous ont transmis la foi, nous avons reçu le baptême…

C’est en Jésus que Dieu va pleinement visiter son peuple et accomplir les promesses faites à David. C’est par Jésus que nous savons que Dieu est un père miséricordieux qui veut sauver tous les hommes.

Dieu s’est engagé solennellement envers les hommes :” Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur : j’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges.” Le “pour toujours” nous assure de la fidélité de Dieu. Les promesses de Dieu vont bien au-delà de nos attentes. Là où David pouvait croire en l’assurance d’une dynastie royale pour lui et sa descendance, nous savons que la promesse s’adressait à tous les hommes qui un jour, par le Christ, pourront l’appeler Père. Non pas un père à la manière humaine, faillible et fragile, mais un Père tout puissant d’amour et de miséricorde.

C’est dans la fragilité humaine d’un petit enfant que s’accomplit la puissance miséricordieuse de Dieu. De même que ce n’est pas le roi David qui a construit une maison pour Dieu, ce n’est pas nous qui bâtissons l’Église, c’est le Seigneur, comme il nous l’a dit lui-même « Tu es pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église ». Belle leçon d’humilité qui nous est adressée comme elle le fut au roi David, belle assurance car puisque c’est le seigneur qui construit, nous ne craignons rien, mais pour que grandisse et s’accomplisse l’ouvrage, comme le maçon obéit à l’architecte, il nous faut, à la suite de Marie obéir à Dieu.

Dieu se fait proche des hommes

Le projet d’amour de Dieu, conçu de toute éternité, s’est progressivement révélé aux hommes. Ce projet d’amour concerne tous les hommes, de toutes les époques. Voilà le mystère dont parle l’apôtre Paul. Si nous nous mettons à l’écoute de la Parole de Dieu, si nous recevons cette Parole dans la confiance, nous comprendrons combien Dieu veut se faire tout proche des hommes Cette proximité est le signe de son amour. C’est dans la naissance de Jésus que cette proximité se révèle en plénitude. C’est dans la méditation, l’appropriation par le Baptisé de la Parole de Dieu que cette proximité avec Dieu s’accomplit de nos jours, c’est dans le sacrement de réconciliation qu’elle est rétablie lorsque nous nous égarons du chemin de la vraie vie et c’est dans l’eucharistie qu’elle trouve sa plénitude puisque le Seigneur n’est pas proche de nous, mais est en nous.

Nous avons revêtu le Christ le jour de notre baptême comme le dit Saint-Paul et le Christ est en nous.… Quelle proximité avec les plus lointains sommes-nous capables de vivre ?

Dieu attend notre consentement

Dieu a rendez-vous avec l’humanité. L’Ange vient visiter une toute jeune fille dans une bourgade reculée, Nazareth pour que s’accomplisse le mystère de l’Incarnation. On aurait pu penser qu’un lieu plus prestigieux, Jérusalem par exemple, et une personne de plus grande importance auraient été plus appropriés pour l’accomplissement des promesses du salut. “La joie du salut a commencé dans la vie quotidienne de la maison d’une jeune fille de Nazareth”. Quels sont nos rendez-vous avec nos frères humains ?

En Marie, Dieu montre sa capacité à rejoindre tous les hommes, où qu’ils se trouvent. Aucun lieu n’est trop petit, trop reculé, trop défavorisé. Dieu pénètre partout pour apporter le Salut. A Marie, la toute jeune fille de Nazareth, il fait la grâce d’attendre son consentement. Il en a besoin. Sans ce consentement, rien n’est possible !

L’amour ne force personne, Dieu est amour. Marie reste libre de dire non. Joseph restera libre de quitter Marie. Nous sommes libres d’accepter ou de refuser l’amour que Dieu nous offre. Marie, au nom de nous tous, au nom de l’humanité en attente du sauveur, donne son consentement: “Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole.” 

C’est notre consentement que Dieu attend aujourd’hui. Il ne veut pas nous faire peur. Il sait notre faiblesse et veut nous pardonner pour nous conduire sur le chemin de la vie. Il attend que nous consentions à cela, nous laisser sauver. Une fois notre “oui” donné, même si, dans notre faiblesse nous pouvons souvent nous raviser et revenir sur notre parole, une fois notre “oui” donné et redonné, tout devient possible. “Rien n’est impossible à Dieu” dit l’Ange à Marie. 

Par le “oui” de Marie, c’est l’humanité toute entière qui voit s’ouvrir le salut. Notre “oui” ouvre aussi sur des horizons infinis. En nous sauvant il ouvre une brèche qui laisse ruisseler l’amour de Dieu pour ce monde. Nous devenons les alliés Dieu. Écoutons encore le pape François : “Comme hier, Dieu continue à chercher des alliés… il continue à parcourir nos quartiers et nos routes, il rejoint tous les lieux à la recherche de cœurs capables d’écouter son invitation et de l’incarner ici et maintenant… Dieu continue à chercher des cœurs comme celui de Marie, disposés à croire même dans des conditions tout à fait extraordinaires.”.

Ne nous laissons pas voler l’espérance, ne nous laissons pas voler la joie, saisissons nous des dons de Dieu pour notre salut et celui de l’humanité.

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